La Syrie est prête à coopérer avec le Tribunal spécial pour le Liban (TSL), chargé d'enquêter sur l'assassinat de Rafic Hariri, mais selon «ses critères» et moyennant un accord avec ce tribunal, a affirmé le président syrien Bachar al-Assad.

«Nous avons déjà coopéré avec les enquêteurs de l'ONU, nous sommes prêts à coopérer de la même manière avec le tribunal spécial, mais selon nos critères. Car n'importe quel Syrien, qu'il fasse ou non partie du gouvernement est soumis à notre législation, à notre autorité», a déclaré le président syrien à la chaîne de télévision France 5.

Cet entretien figure dans un documentaire consacré au président syrien, diffusé lundi soir. Bachar al-Assad s'y exprime en anglais et ses propos sont traduits en français.

«Regardez ce qui s'est passé entre les Nations Unies et le Liban pour la mise en place du tribunal. Il y avait un accord (...) pour qu'un juge libanais siège à ce tribunal. S'ils veulent que nous coopérions, il faudra un accord, car notre peuple aussi a des droits», a ajouté Bachar al-Assad.

Créé en 2007 par une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies, le TSL est chargé de juger les auteurs présumés d'attaques terroristes au Liban, dont l'assassinat en 2005 de Rafic Hariri, premier ministre sous la tutelle syrienne devenu opposant à l'hégémonie de Damas au Liban.

La Syrie, mise en cause par deux rapports d'enquête des Nations unies, a toujours nié toute implication.

«Nous ne sommes pas inquiets en ce qui concerne les conclusions du rapport d'enquête» du Tribunal, basé à La Haye, a dit le président syrien. «Nous restons sereins tant que les enquêtes restent professionnelles et techniques, et qu'elles ne sont pas politiques», a-t-il ajouté.

Le président du TSL Antonio Cassese avait indiqué début mai à l'AFP qu'il comptait conclure des accords avec des pays voisins du Liban, dont la Syrie, pour simplifier la remise de suspects éventuels.