Trois journalistes iraniens ont été arrêtés et incarcérés en Iran depuis samedi, a affirmé dimanche l'organisation Reporters sans frontières, selon qui 33 journalistes et cyberdissidents iraniens sont ainsi désormais derrière les barreaux dans le pays.

Selon l'organisation, qui affirme dans un communiqué que l'Iran est désormais la «première prison du monde pour les journalistes», un couple de journalistes a été arrêté le 20 juin à minuit à son domicile de Téhéran.

Le domicile de Bahaman Ahamadi Amoee et de son épouse Jila Baniyaghoob a «fait l'objet d'une perquisition d'agents en civil du ministère du Renseignement», indique RSF. Le couple a été «aussitôt arrêté et transféré vers un lieu non précisé, vraisemblablement la section de sécurité de la prison d'Evin».

Lauréate en 2009 du Prix du Courage en journalisme, décerné par la International Women's Media Foundation, Jila Baniyaghoob dirige un site d'informations de tendance féministe, Canon Zeman Irani (http://irwomen.net), selon l'organisation de défense des journalistes

Son mari, Bahaman Ahamadi Amoee, collabore à plusieurs publications proches du courant réformateur.

RSF indique avoir par ailleurs «eu confirmation de l'arrestation d'Ali Mazroui, le président de l'Association des journalistes iraniens, dans la matinée du 20 juin».

33 journalistes ou cyberdissidents sont derrière les barreaux en Iran, ce chiffre incluant ceux qui ont été détenus avant l'élection présidentielle du 12 juin, indique l'organisation.

RSF rappelle en outre que le correspondant permanent de la BBC en Iran, Jon Leyne, a reçu dimanche l'ordre des autorités de quitter le pays sous 24 heures.

La «communauté internationale doit se mobiliser en faveur de la libération de tous les journalistes emprisonnés en Iran avant et après l'élection présidentielle», ajoute RSF, selon qui «l'expulsion des médias étrangers constitue un argument de plus pour ne pas reconnaître le résultat du scrutin».