Les talibans afghans ont nié dimanche par l'entremise d'un porte-parole toute implication dans l'enlèvement, en novembre dernier en Afghanistan, d'un reporter du New York Times et de son collègue afghan, qui ont récemment réussi à s'échapper.

«Nous n'avons pas été impliqués dans cette affaire du tout», a déclaré à l'AFP Zabihullah Mujahid, un des deux porte-parole habituels des talibans, ces insurgés islamistes chassés du pouvoir fin 2001 et responsables de nombreux enlèvements en Afghanistan.

Le reporter du New York Times David Rohde, le journaliste afghan Tahir Ludin et leur chauffeur Asadullah Mangal avaient été enlevés aux environs de Kaboul le 10 novembre dernier.

David Rohde et Tahir Ludin ont réussi à s'échapper en franchissant le mur de la propriété où ils étaient maintenus prisonniers, dans la région pakistanaise reculée du Nord-Waziristan, selon un article publié samedi sur le site Internet du quotidien américain.

Asadullah Mangal est resté aux mains des ravisseurs, dont l'article indique qu'ils étaient des talibans, sans plus de précisions.

«Ces deux personnes (...), Tahir Ludin et l'Américain, quel qu'il soit, même au moment de leur enlèvement nous n'avions pas revendiqué» cette action, a dit Zabihullah Mujahid au téléphone, d'un endroit inconnu.

«Nous ne savons pas qui les a enlevés et comment ils ont été enlevés», a assuré le porte-parole.

«Nous ne sommes pas au courant du fait qu'ils ont été libérés ou se sont échappés. Nous n'avons pas été impliqués dans cette affaire du tout et nous ne savons pas qui les avait kidnappés», a-t-il affirmé.

Les talibans ont souvent recours aux enlèvements pour toucher l'argent de rançons ou pour procéder à des échanges d'otages contre des insurgés emprisonnés dans les prisons afghanes.

Le New York Times et la famille de David Rohde ont indiqué qu'aucune rançon n'avait été payée et aucun prisonnier taliban n'avait été libéré. Ils ont seulement fait état de «contacts sporadiques» avec les otages et avec les ravisseurs.

David Rohde, âgé de 41 ans, était à Kaboul pour travailler à l'écriture d'un livre sur l'histoire de l'engagement américain en Afghanistan lorsqu'il avait été invité à interviewer un responsable taliban, raconte le New York Times sur son site.

Il avait été enlevé peu après.