Israël rend pratiquement impossible pour les habitants de la bande de Gaza de s'installer en Cisjordanie même pour des raisons humanitaires, ont affirmé deux ONG israéliennes mardi.

Les difficultés pour les habitants de la bande de Gaza de déménager en Cisjordanie, faute d'autorisation israélienne de quitter le premier territoire, sont bien connues, mais les deux ONG ont pour la première fois rendu public un document gouvernemental israélien officialisant ces restrictions.

«Cette procédure constitue une escalade de la politique israélienne de séparation entre Gaza et la Cisjordanie», affirme Joël Greenberg du Centre Hamoked, une ONG pour la défense des droits de l'Homme.

«Israël empêche les habitants de la bande de Gaza de déménager vers la Cisjordanie, sous des prétextes sécuritaires et politiques», a-t-il dit lors d'une conférence de presse conjointe avec le Centre Gisha pour la liberté de mouvement.

Dans la pratique, «la procédure censée limiter la réinstallation en Cisjordanie en provenance de Gaza aux cas dits +humanitaires+  ôte toute signification au terme +humanitaire+», ont affirmé les deux ONG dans un communiqué.  

Elles basent leurs conclusions sur un document gouvernemental israélien, obtenu en réponse à une demande de Hamoked, justifiant les raisons pour lesquelles Israël rejette les demandes de réinstallation d'habitants de la bande de Gaza depuis la prise de pouvoir par le mouvement islamiste Hamas dans ce territoire il y a deux ans.

Selon ces ONG, ces directives répondent à une politique destinée à encourager le relogement de Palestiniens de la Cisjordanie vers la bande de Gaza et non pas l'inverse.

 «Des familles qui ne peuvent pas vivre ensemble en Cisjordanie sont forcées de déménager à Gaza, même si leurs maisons, leurs proches et leurs amis se trouvent en Cisjordanie», disent ces ONG.

 «Pour Israël, la bande de Gaza est comme un trou noir, on y jette des Palestiniens et on ne s'en occupe plus», a déclaré Yadim Elam, un avocat de  Gisha.

Israël affirme que depuis son retrait unilatéral de la bande de Gaza en 2005, il n'a plus de responsabilité de force occupante sur ce territoire.