Le secrétaire américain à la Défense et le secrétaire général de l'OTAN ont demandé vendredi que leurs soldats en opération en Afghanistan fassent tout pour épargner la vie des civils, chaque mort étant un coup porté à leur mission.

«Chaque perte civile est une défaite pour nous et un recul pour le gouvernement afghan», a déclaré le ministre américain Robert Gates, après une réunion avec ses collègues de l'OTAN.

Vendredi matin, la force internationale conduite par l'OTAN, l'Isaf, a fait état de la mort de six civils: quatre dans un accident de la route avec un de ses véhicules et deux à cause de tirs de mortiers de ses soldats.

Début mai, dans un grave incident dans la province de Farah (ouest), impliquant cette fois l'opération Liberté immuable sous seul commandement américain, des dizaines d'Afghans avaient été tués lors d'un raid aérien.

Le bilan, selon l'armée américaine, est d'une vingtaine de civils tués, mais selon une enquête indépendante, il était plus proche de la centaine.

Le gouvernement afghan du président Hamid Karzaï critique souvent ces «dommages collatéraux». L'Isaf se défend en accusant les talibans de se servir des civils comme de boucliers humains.

«Nous devons changer davantage la manière de conduire nos opérations afin de surmonter ce qui est je crois l'une de nos principales vulnérabilités stratégiques en Afghanistan», a cependant déclaré M. Gates.

«Nous ne pouvons réussir que si les Afghans pensent que nous sommes leurs amis, leur partenaires et, avec les troupes afghanes, leur protecteur», a-t-il admis alors que l'arrivée de renforts américains importants cette année laisse présager une intensification des opérations.

Pour le secrétaire général de l'OTAN Jaap de Hoop Scheffer, l'Isaf «doit tout mettre en oeuvre pour éviter qu'il y ait des victimes civiles, pour qu'une enquête ouverte et transparente soit menée en pleine coopération avec les autorités afghanes chaque fois qu'un accident tragique survient, et pour ensuite appliquer les enseignements qui ont pu en être tirés».

Le nouveau commandant en chef de l'Isaf, le général américain Stanley McChrystal, a lui-même indiqué qu'il en faisait une priorité, dans une interview vendredi matin à la radio BBC4.