Le ministre israélien de l'Intérieur, Eli Yishaï, du parti ultra-orthodoxe Shass, et le Grand rabbinat d'Israël ont réclamé mercredi que la Gay Pride prévue vendredi à Tel-Aviv, source d'«abominations», soit délocalisée hors du centre-ville.

«Nous vous demandons d'ordonner l'annulation de la parade homosexuelle dans Tel-Aviv», écrit l'avocat de M. Yishaï et du Grand rabbinat dans un courrier adressé au Premier ministre de droite Benjamin Netanyahu, au maire de Tel-Aviv et au chef de la police israélienne. «Nous vous exhortons à contenir le cortège dans un espace fermé où l'entrée sera limitée aux personnes de plus de 18 ans», poursuit le texte, qui demande par ailleurs à la police de s'assurer que les participants soient «'habillés et qu'ils ne possèdent pas d'objets ou de jouets à connotation sexuelle».

Pour les auteurs du courrier, au regard de son trajet, cette manifestation, semblable à d'autres s'étant déroulées par le passé, «représente une grave insulte aux sentiments du public, particulièrement du public musulman, chrétien et juif».

L'an dernier, la Gay Pride avait eu lieu à Jérusalem et avait donné lieu à quelques violences.

Contrairement à la Ville sainte, Tel-Aviv a la réputation d'une cité libérale du point de vue des moeurs.

«Même au sein d'une démocratie sensible à la liberté d'expression, il n'est pas permis d'autoriser le déroulement d'abominations», argumentent encore le ministre et le Grand rabbinat.

«S'il vous plaît, donnez l'ordre que cet évènement (se déroule) dans la banlieue de la ville, loin de la population croyante et des mineurs», plaident-ils.