Les partisans du président sortant Mahmoud Ahmadinejad et de son principal concurrent Mir Hossein Moussavi se sont rassemblés par dizaines de milliers lundi à Téhéran, à cinq jours de l'élection présidentielle iranienne.

Les partisans de M. Ahmadinejad s'étaient donnés rendez-vous au complexe de prière de l'Imam Khomeiny, un site de plusieurs hectares dans le centre de la capitale, où une foule énorme a conspué Mir Hossein Moussavi.

«Moussavi, menteur» ou encore «Moussavi, laisse la révolution tranquille», ont scandé les dizaines de milliers de militants pro-Ahmadinejad, chauffés à blanc par des orateurs, selon un journaliste de l'AFP sur place.

La foule était si dense que M. Ahmadinejad n'a pas pu atteindre le bâtiment où il devait prononcer un discours.

Les partisans de M. Ahmadinejad ont également conspué Akbar Hachémi Rafsandjani, présenté comme le principal soutien de M. Moussavi et symbole selon eux de la corruption financière.

Vétéran de la révolution, M. Rafsandjani a été battu en 2005 par M. Ahmadinejad. Il occupe toujours une place importante au sein du pouvoir.

«Hachémi et ses fils, pilleurs de capitaux publics», ont lancé les manifestants avant de crier «mort à Hachémi».

«Je suis venue pour défendre notre président courageux, qui est un homme simple, qui défend les déshérités et ne pense pas à lui-même, pour dire à ses ennemis et ses adversaires que nous serons toujours là pour le soutenir», a déclaré à l'AFP Zahra Mohammadi, une jeune étudiante de 21 ans.

Parallèlement à ce rassemblement, les partisans de M. Moussavi ont formé une chaîne verte (couleur du candidat) le long des 18 kilomètres de l'avenue Vali Asr qui traverse Téhéran du nord au sud.

Les jeunes partisans de M. Moussavi portaient des T-shirts, des foulards ou encore un bout de tissu vert, chantant «Bye Bye Ahmadi».

«J'ai appris par SMS qu'il y avait cette chaîne humaine verte. Alors je suis venu», explique Ahmad, un jeune travailleur.

«Je voterai pour Moussavi. Sa priorité doit être d'améliorer la situation économique, baisser l'inflation, créer des emplois, mais aussi en finir avec les restrictions dont nous faisons l'objet», a-t-il ajouté.

Dans la foule, on pouvait voir des pancartes représentant un panneau d'interdiction avec la phrase «Il est interdit de mentir», accusant implicitement le président Ahmadinejad d'avoir menti sur les chiffres économiques lors des débats télévisés.

Il avait notamment affirmé que l'inflation était descendue à 15% alors que selon les derniers chiffres de la Banque centrale, le taux annuel atteignait 23,6%.

D'autres manifestants brandissaient une reproduction de la première page du quotidien Ettelaat titrant «Ahmadi est parti», en allusion à sa Une «le Shah est parti» publié en 1979.