Le mouvement palestinien Hamas, au pouvoir à Gaza, a salué jeudi «le ton pondéré» du discours du président américain Barack Obama à l'adresse du monde musulman tout en déplorant ses «contradictions».

«Il contient beaucoup de contradictions, bien qu'il reflète un changement tangible», a déclaré à l'AFP le porte-parole du mouvement islamiste, Fawzi Barhoum.

«Le Hamas salue le ton pondéré employé par le président Obama, exempt du langage de la menace auquel la précédente administration nous a habitués. La différence dans la rhétorique et de la pensée est très claire par rapport à l'ancien président (George W.) Bush», a ajouté M. Barhoum dans un communiqué.

«Ce discours doit être jugé non pas sur la forme mais en fonction de la politique que Obama va appliquer sur le terrain pour respecter la liberté des peuples et leur choix démocratique et le droit du peuple palestinien à la souveraineté sur sa terre», a-t-il poursuivi.

Dans ses déclarations à l'AFP, M. Barhoum a estimé que le discours de M. Obama «joue sur le sentiment et est rempli de civilités, ce qui nous laisse croire qu'il visait à embellir l'image de l'Amérique dans le monde».

Dans son discours au Caire, M. Obama a reconnu que le Hamas jouissait du soutien d'une partie de la population palestinienne, mais il a affirmé que pour «jouer un rôle dans la réalisation des aspirations palestiniennes» le mouvement devait «mettre fin à la violence, accepter les accords (israélo-palestiniens) passés et reconnaître le droit d'Israël à l'existence».

«L'une des contradictions réside dans le fait qu'il a dit que le Hamas était soutenu par le peuple palestinien mais il n'a pas appelé au respect de la légitimité du Hamas qui a été démocratiquement élu», a dit M. Barhoum. «Aussi, il a parlé d'une nouvelle politique américaine mais il ne s'est pas excusé pour les politiques erronées qui ont détruit l'Irak et l'Afghanistan».

Il lui a aussi reproché d'avoir parlé de l'Holocauste dont ont été victimes les juifs «mais pas de l'holocauste que l'occupation israélienne a causée» dans la bande de Gaza, où plus de 1400 Palestiniens ont été tués dans une vaste offensive israélienne en décembre/janvier.

«Il a parlé de violence pour se référer à la résistance palestinienne mais il n'a pas abordé les crimes israéliens qui coûtent la vie à nos enfants, femmes et vieillards», a conclu M. Barhoum.