Des hommes armés ont ouvert le feu vendredi contre un bureau de campagne du président Mahmoud Ahmadinejad à Zahedan, dans le sud-est de l'Iran, blessant trois personnes dont un enfant, a rapporté l'agence officielle Irna.

Selon Irna, les tireurs, arrivés sur les lieux en motocyclettes, ont ouvert le feu sur le local vers 19H00. Cette attaque survient au lendemain d'un attentat suicide contre une mosquée chiite de la ville, chef-lieu du Sistan-Balouchistan, province frontalière du Pakistan et de l'Afghanistan, qui a fait 25 morts et 125 blessés.

«Trois personnes brandissant des couteaux sont arrivées à moto devant le bureau de campagne rue Saadi, ont lancé des insultes et des menaces et ont déchiré les affiches», a déclaré à Irna Mohammad Reza Zahed Sheikhi, responsable du bureau de campagne à Zahedan du président iranien, qui brigue un second mandat lors de l'élection présidentielle du 12 juin.

Des militants se sont dirigés vers les agresseurs pour protester mais ces derniers «ont sorti des armes à feu et ont tiré sur eux», a-t-il poursuivi. «Ils se sont enfuis mais la police les a pourchassés et rattrapés».

Selon lui, deux militants, Nasser et Khodadad Miri, ont été blessés au bras, au ventre et à l'épaule et conduits à l'hôpital local. L'enfant a été blessé au ventre et a subi une opération chirurgicale.

Les attaques contre la mosquée et contre le bureau électoral rappellent les violences qui avaient frappé l'Iran à la fin de la précédente campagne électorale pour la présidentielle de juin 2005. Plusieurs attentats à la bombe avaient été commis à Ahvaz (sud-ouest) et à Téhéran.

Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a appelé à la retenue.

«Ceux qui ont commis ces péchés énormes ont pu le faire par colère ou par ignorance mais sans aucun doute, les mains des responsables politiques de certaines puissances qui font preuve d'ingérence et leurs services d'espions sont couvertes du sang de victimes innocentes», a-t-il affirmé dans un communiqué lu à la télévision publique.

«Les religieux sunnites de la province doivent une nouvelle fois exprimer une position ferme de haine contre les auteurs de tels crimes au nom de la défense de leurs adhérents sunnites. Les religieux chiites doivent empêcher les réactions irréfléchies de colère», a-t-il poursuivi.

Les autorités iraniennes ont mis en cause vendredi les États-Unis dans l'attentat contre la mosquée.

«Trois personnes impliquées dans l'incident terroriste ont été arrêtées. Selon les informations que nous avons obtenues, ces suspects ont été recrutés par l'Amérique et les agents de l'arrogance», a déclaré Jalal Sayah, le vice-gouverneur du Sistan-Balouchistan.

Les autorités iraniennes utilisent le terme «arrogance mondiale» en référence à l'«ennemi» américain.

La radio-télévision publique iranienne a déclaré que le groupe rebelle sunnite Joundallah (Soldats de Dieu) avait revendiqué l'attentat contre la mosquée dans un appel au bureau de la chaîne de télévision Al-Arabiya au Pakistan.

L'AFP n'a pu confirmer ces informations.

L'élection présidentielle du 12 juin mettra aux prises quatre candidats, dont le président ultraconservateur sortant.

L'ancien premier ministre Mir Hossein Moussavi, soutenu par des partis réformateurs, est considéré comme le principal concurrent du président Ahmadinejad. Sont également présents dans la course Mehdi Karoubi, ancien président réformateur du Parlement, et Mohsen Rezaï, un conservateur qui a dirigé les Gardiens de la révolution, l'armée idéologique du régime.