L'Iran, le Pakistan et l'Afghanistan se sont engagés dimanche lors d'un sommet à Téhéran à lutter ensemble contre le terrorisme et le trafic de drogue.

Les présidents iranien Mahmoud Ahmadinejad, afghan Hamid Karzaï et pakistanais Asif Ali Zardari ont signé à cet effet la Déclaration de Téhéran, sous les yeux de la presse.

Ce document, dont le contenu n'a pas été diffusé dans l'immédiat, «est une déclaration sérieuse de coopération globale afin de satisfaire les intérêts des trois nations», a dit M. Ahmadinejad.

M. Karzaï était arrivé dimanche matin à Téhéran à la tête d'une délégation comprenant notamment le ministre des Affaires étrangères Rangin Dadfar Spanta, le chef des Renseignements et son conseiller pour les affaires de sécurité, selon son bureau à Kaboul.

Le président pakistanais, accompagné notamment par le chef de la diplomatie Shah Mehmoud Qureshi et le ministre de l'Intérieur Rehman Malik, était arrivé samedi soir.

Les trois présidents s'étaient rencontrés il y a moins de trois mois à Téhéran en marge d'un sommet économique régional.

M. Karzaï, dont le pays est le théâtre de combats quotidiens avec les talibans et est aussi le premier producteur mondial d'opium, a évoqué «de nombreux problèmes, mais aussi des opportunités pour trouver une solution par le dialogue et les discussions».

Son homologue pakistanais a quant à lui souligné l'engagement de son pays à combattre la menace du «terrorisme, de l'extrémisme et de la drogue».

«Nous pouvons résoudre (les problèmes) par une approche globale», a-t-il ajouté. Le Pakistan est confronté à une résurgence du mouvement des talibans, qui s'opposent à son armée dans de violents combats.

«Nos trois pays ont des relations fraternelles et historiques, mais certains problèmes demeurent», a déclaré le président Ahmadinejad.

«Certains problèmes sont d'ordre économique ou culturel mais d'autres nous ont été imposés de l'extérieur», a-t-il poursuivi en parlant de «l'intervention» des forces étrangères et de «l'extrémisme» des groupes fondamentalistes, qui agissent en Afghanistan et au Pakistan.

«Nos trois pays souffrent du trafic de drogue et du trafic d'êtres humains (...) Si nous ne trouvons pas de solution, la prochaine génération ne nous le pardonnera pas», a-t-il poursuivi.

Une opération conjointe des forces armées afghanes et américaines a abouti, outre la mort de 60 talibans, à une des plus importantes saisies d'opium, 92 tonnes, ont annoncé samedi les deux armées.

M. Ahmadinejad n'en a pas moins dénoncé la «présence des forces étrangères venues dans la région sous prétexte d'apporter la sécurité sans réussir dans ce domaine», en référence aux forces occidentales et notamment américaines présentes en Afghanistan.

L'objectif de cette réunion était de créer un «mécanisme» de consultation régulier à haut niveau entre les trois pays, selon le ministère afghan des Affaires étrangères.

Le président pakistanais en a profité pour convier ses deux homologues à un nouveau sommet au Pakistan, ainsi qu'à une «réunion trilatérale sur le développement».

Le président américain, Barack Obama, a proposé en mars la création d'un nouveau groupe de contact sur l'Afghanistan et le Pakistan, comprenant des pays de la région y compris l'Iran et l'Inde.