Les troupes de l'armée pakistanaise combattant les talibans ont annoncé avoir repris des positions dans Mingora, la principale ville de la vallée de Swat (nord-ouest). Parallèlement, des recherches étaient menées dans le sud-ouest du pays pour tenter de retrouver le touriste français enlevé la veille.

Ce ressortissant français, un homme de 40 ans, a été kidnappé par des inconnus armés dans la province du Balouchistan, une région où talibans et militants d'Al-Qaïda sont actifs et où il est fortement déconseillé aux Occidentaux de s'aventurer.

Selon Mohammad Yasine, chef de la police du district de Dalbandin, les ravisseurs n'ont emporté qu'une personne après avoir arrêté un groupe de touristes circulant à bord de deux véhicules dans le village de Dadarlandy. L'enlèvement n'avait toujours pas été revendiqué dimanche soir.

A Paris, le ministère des Affaires étrangères a confirmé samedi l'enlèvement de ce touriste français et assuré que les autorités françaises étaient «pleinement mobilisées».

Le Balouchistan, province frontalière avec l'Afghanistan et l'Iran, est en proie depuis de longues années à une insurrection de base intensité de la part de groupes nationalistes balouches qui cherchent à obtenir une plus large autonomie politique et une meilleure répartition des richesses, dans une région riche en resssources minières, également voie de passage des gazoducs et oléoducs d'Asie centrale.

Plus au nord, en vallée de Swat, les forces pakistanaises poursuivaient leur progression dans Mingora. Elles ont ainsi annoncé avoir repris le lieu dit «carrefour de la mort», où les talibans avaient pris l'habitude de déposer les corps mutilés de leurs victimes.

Dans un communiqué, l'armée a fait état de combats, rue par rue, ayant permis de tuer cinq talibans, d'en arrêter 14 autres et de sécuriser huit intersections de cette ville stratégique, dont la reconquête est jugée déterminante pour remporter la bataille de Swat. Entre 10.000 et 20.000 personnes restaient prises au piège dans cette cité dont la population normale est de 375.000 habitants.

Dans le même temps, des hélicoptères de l'armée ont bombardé la région tribale d'Orakzaï, également dans le nord-ouest du pays, faisant 18 morts, dont au moins six civils. Selon le gouvernement local, ce pilonnage visait des fiefs de Hakeemullah Mehsud, le numéro deux des talibans pakistanais.

D'après l'armée, environ 1.100 talibans présumés ont jusqu'à présent depuis le lancement voilà un mois de l'offensive en vallée de Swat et dans les districts voisins. Ce bilan ne précise pas le nombre de victimes civiles, mais des personnes fuyant les combats ont fait état de dizaines d'habitants tués.

Cette offensive a aussi provoqué l'exode de près de 1,9 million de réfugiés, dont bon nombre sont aujourd'hui parqués dans des camps.