Le candidat réformateur iranien à l'élection présidentielle Mehdi Karoubi souhaiterait renouer des liens avec les États-Unis pour desserrer l'étau des sanctions qui pénalise selon lui l'économie iranienne.

«Nous sommes prêts à résoudre complètement nos problèmes avec les États-Unis, avec pour slogan le changement pour le changement», a dit un responsable de l'équipe économique du candidat, Mohammad Ali Nadjafi, dans une conférence de presse.

«Nous avons des problèmes avec le monde et la moitié d'entre eux vient des sanctions», a dit M. Nadjafi, en référence aux sanctions imposées à l'Iran par le Conseil de sécurité de l'ONU et par les États-Unis à cause de la poursuite de son programme nucléaire.

La position de M. Karoubi le met en porte-à-faux avec le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, qui a demandé aux électeurs le 18 mai de ne pas soutenir «des candidats qui se rendront face à l'ennemi et déshonoreront le peuple iranien».

L'élection présidentielle du 12 juin oppose le président sortant Mahmoud Ahmadinejad à M. Karoubi, ex-président du parlement, ainsi qu'à l'ex-premier ministre Mir Hossein Moussavi et ex-chef militaire Mohsen Rezaie.

Selon M. Nadjafi, la priorité de M. Karoubi est de «trouver des investissements étrangers et d'aider le secteur privé (iranien) à recourir à l'argent, la technologie et l'expérience de l'extérieur».

Les sanctions de l'ONU contre l'Iran découragent les investisseurs étrangers de s'engager dans l'économie iranienne. Mais de l'avis des experts sur place ce sont surtout les sanctions unilatérales américaines qui ont le plus d'effet en pesant sur le développement du secteur des hydrocarbures.

L'Iran est le deuxième producteur de pétrole de l'OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole). Le budget de l'État dépend à plus de la moitié de ses exportations de brut. La République islamique exporte seulement de petites quantités de gaz, malgré l'étendue de ses réserves, faute de pouvoir développer sa production.