Des images satellite publiées mardi montrent que le Pakistan a étendu deux sites cruciaux pour son programme nucléaire, dans le cadre de ses efforts pour renforcer son arsenal atomique, selon un institut américain spécialisé dans le contrôle des armements.

Selon des experts de l'Institut pour la science et la sécurité internationale (ISIS), les photos satellitaires montrent une forte expansion d'un complexe chimique près de Dera Ghazi Khan qui produit de l'uranium sous des formes utilisées pour fabriquer des armes nucléaires. Les images d'un autre site près de Rawalpindi suggèrent que le Pakistan a construit «une deuxième usine de séparation du plutonium adjacente à l'ancienne», selon l'ISIS.

Depuis quelques années, le Pakistan a également procédé à la construction de deux nouveaux réacteurs de production de plutonium, selon l'institut.

«Dans l'ensemble, ces récentes activités d'expansion indiquent que le Pakistan est bien engagé dans un plan stratégique visant à renforcer l'effet destructeur et la productivité de son arsenal nucléaire», affirme l'institut.

La publication de ces images intervient alors que le chef d'état-major interarmées américain a reconnu vendredi au Congrès qu'Islamabad était en train de renforcer son arsenal nucléaire. Mais l'amiral Mike Mullen a assuré lundi que le Pakistan n'utilisait pas l'aide américaine pour renforcer cet arsenal.

L'ISIS souligne que vu la situation actuelle au Pakistan, où l'armée a lancé une offensive contre les talibans dans le nord-ouest, la «sécurité des avoirs  nucléaires (du pays) reste sujette à interrogation».

«Une expansion des capacités de production d'armements nucléaires complique inutilement les efforts visant à sécuriser les avoirs nucléaires du Pakistan», souligne l'Institut, qui exhorte l'administration américaine à convaincre Islamabad de cesser sa production de matériaux fissiles, et à rejoindre les discussions pour un traité interdisant leur production destinée à fabriquer des armes nucléaires.

Le Pakistan possède environ 60 à 100 armes nucléaires, précise l'ISIS.