Une vaste majorité d'enfants arabes à Jérusalem vivent dans la pauvreté, a affirmé mardi une association de défense des droits de l'Homme, mettant en cause la politique israélienne visant à garantir une majorité juive dans la ville.

L'Association pour les droits civiques en Israël (ACRI) a affirmé dans un rapport que pas moins de 74% d'enfants arabes à Jérusalem vivent sous le seuil de la pauvreté contre 47,4% d'enfants juifs. Plus généralement, 66,8% des familles de la partie palestinienne occupée et annexée de Jérusalem vivent dans la pauvreté mais seulement 22% de la population arabe reçoit des subsides de l'État. En revanche le taux de pauvreté chez les familles juives de Jérusalem atteint 23,3%.

Le rapport ajoute que les Palestiniens de Jérusalem sont victimes d'une politique de discrimination des autorités israéliennes notamment dans les domaines du logement, des infrastructures et des services municipaux.

«Ce sont les manifestations concrètes d'une politique israélienne visant à garantir une majorité juive à Jérusalem et pousser ses habitants arabes hors des limites municipales de la ville», écrit ACRI dans son rapport.

«La vie à Jérusalem peut être décrite comme un cycle de négligence, de discrimination, de pauvreté et de pénuries. Cela, s'ajoutant à la construction de la barrière de séparation coupant Jérusalem de la Cisjordanie, a entraîné un effondrement social et économique de cette partie (arabe) de la ville», a ajouté ACRI.

Quelque 250 000 Palestiniens habitent à Jérusalem, soit un tiers de sa population totale.

«Une vaste majorité de résidents de Jérusalem-est ne reçoit pas et ne peut pas s'offrir les services les plus élémentaires. Les premières victimes de cette situation sont les populations vulnérables, les personnes âgées, les handicapés et les enfants», déplore le rapport.