Le pape Benoît XVI arrive lundi en Israël, où les autorités ont déroulé le tapis rouge pour accueillir le souverain pontife venu délivrer un message de paix et de dialogue à l'occasion de son «pèlerinage en Terre sainte».

En provenance de Jordanie, Benoît XVI, 82 ans, met ses pas dans ceux de Jean-Paul II, venu dans la région en 2000. Mais il est loin de susciter le même enthousiasme. D'ici vendredi, il doit visiter les principaux sites de la chrétienté, du judaïsme et de l'islam en Terre sainte, rencontrer les dirigeants politiques israéliens et palestiniens ainsi que les principaux dignitaires religieux des trois religions monothéistes.

Lundi, il doit se rendre à Yad Vashem, le mémorial de la Shoah à Jérusalem, alors qu'Israël a mobilisé 60.000 policiers et gardes-frontières pour la sécurité du pape.

Benoît XVI va aussi visiter les lieux symboliques de l'Ancien et du Nouveau testament et célébrer des messes publiques à Jérusalem (mardi), Nazareth (jeudi) ainsi qu'à Bethléem en territoire palestinien (mercredi).

Sa première visite en Terre sainte depuis son pontificat en 2005 est destinée à soutenir les chrétiens de la région, toujours moins nombreux, mais est aussi l'occasion d'appeler à la paix et de promouvoir le dialogue interreligieux.

«Je viens simplement avec une intention, une espérance: prier plus particulièrement pour le don précieux de l'unité et de la paix très spécialement au Moyen-Orient», a déclaré Benoît XVI durant l'étape jordanienne de son pèlerinage.

Pour autant sa visite suscite des réserves, notamment du fait de sa proximité avec l'offensive israélienne à Gaza (27 décembre-18 janvier) qui a tué plus de 1.400 Palestiniens.

Le pape «arrive à un moment délicat», a dit le patriarche latin de Jérusalem, Mgr Fouad Twal.

Israël, qui a accueilli en 2008 trois millions de visiteurs dont un tiers de pèlerins, compte profiter de cette visite pour améliorer son image.

Mais les sujets de tension avec le Saint-Siège ne manquent pas. Israël a été heurté par la décision du pape de lever l'excommunication de l'évêque intégriste négationniste Richard Williamson et s'oppose à la volonté de Benoît XVI de béatifier Pie XII, coupable selon Israël d'avoir gardé le silence durant la Shoah.

Au plan bilatéral, Israël et le Vatican ne sont pas parvenus à signer le volet économique de «l'Accord fondamental» devant fixer le statut juridique et fiscal des institutions de l'Eglise catholique en Terre sainte.