Au moins dix personnes ont été tuées et près de 40 ont été blessées mercredi dans un attentat à la voiture piégée sur un marché de Bagdad, ont indiqué à l'AFP des responsables de la sécurité.

Dans un second attentat à la voiture piégée, une personne a été tuée et quatre ont été blessées dans le centre de la capitale.

«Dix personnes ont été tuées dans l'explosion d'une voiture piégée sur le marché aux légumes al-Rachid, au sud du quartier de Dora», a déclaré un responsable du ministère irakien de l'Intérieur.

Des femmes comptent parmi les victimes, selon les responsables de la sécurité.

L'attentat s'est produit vers 07H00 locales (04H00 GMT).

Des témoins ont affirmé à l'AFP que la bombe était placée dans un pick-up garé sur le marché. La violence de l'explosion a projeté le véhicule piégé à une dizaine de mètres, a constaté un journaliste de l'AFP. Plusieurs voitures ont été fortement endommagées par le souffle de l'explosion.

Ces témoins ont également déclaré qu'une seconde bombe avait été découverte près de l'entrée principale du marché. Le ministère de l'Intérieur n'a pas confirmé cette découverte.

«C'était une explosion énorme et on a paniqué, on s'est précipité dans nos magasins», a déclaré à l'AFP Hussein Khalid, un commerçant de 35 ans.

«Il y avait de la fumée partout et une odeur de sang. Mais on avait peur qu'il y ait une autre bombe. Nous avons attendu quelques minutes et on s'est précipité ensuite pour aider», a-t-il ajouté.

Vers midi (09H00 GMT), une voiture piégée a explosé à Kerrada, un quartier commerçant de Bagdad, tuant une personne et en blessant quatre, selon les services irakiens de sécurité.

Dans un autre incident, un policier travaillant pour le département des crimes les plus sensibles au ministère de l'Intérieur a été tué alors qu'il circulait en voiture dans l'est de Bagdad, selon une source policière.

La capitale irakienne a été le théâtre d'une série d'attentats meurtriers ces dernières semaines et avril a été le mois le plus sanglant en Irak depuis septembre 2008, avec la mort de 355 personnes, selon des chiffres officiels. Les provinces de Ninive (nord) et Diyala (centre) restent également dangereuses.

Ce regain de violence s'inscrit dans un contexte sensible pour l'Irak, puisqu'aux termes de l'accord de sécurité signé en novembre entre Bagdad et Washington, les forces américaines doivent avoir quitté les villes irakiennes avant la fin juin. Leur retrait total du pays doit intervenir avant la fin 2011.

La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, avait estimé fin avril, lors d'une visite à Bagdad, que ces violences ne sauraient remettre en question le processus de stabilisation de l'Irak engagé depuis un an.

Dimanche, le porte-parole du gouvernement irakien Ali al-Dabbagh a réaffirmé l'engagement des autorités en faveur d'un retrait des forces américaines des villes irakiennes avant la fin juin, et de leur départ du pays d'ici 2011.

La semaine dernière, l'armée américaine avait laissé entendre que ses militaires pourraient demeurer au-delà du 30 juin à Mossoul, capitale de la province de Ninive, selon une disposition de l'accord de sécurité.