L'Iran reste l'État terroriste «le plus actif» du monde tandis que le réseau Al-Qaeda, qui s'est reconstitué dans les zones tribales du Pakistan, reste la menace terroriste numéro un, selon un rapport du département d'État américain publié jeudi.

La liste noire des États qui soutiennent des mouvements terroristes, publiée chaque année dans ce rapport, a été ramenée à quatre en 2008, après la décision de l'administration Bush d'en retirer la Corée du Nord en octobre.

Outre l'Iran, elle ne comprend désormais plus que la Syrie, Cuba et le Soudan.

«L'Iran reste le plus actif des États qui soutiennent des mouvements terroristes», précise le document rendu public par le ministère américain des Affaires étrangères.

Le département d'État mentionne notamment le soutien apporté par la force Al-Qods, l'unité d'élite des Gardiens de la révolution iraniens, au mouvement radical palestinien Hamas, au Hezbollah libanais, aux extrémistes basés en Irak et aux Talibans en Afghanistan.

La Syrie est aussi dénoncée pour son soutien financier au Hezbollah et aux mouvements palestiniens opposés au processus de paix et ses rapports étroits avec l'Iran qui se sont «renforcés» pendant l'année.

«Bien que les dirigeants syriens et irakiens se soient rencontrés régulièrement pendant l'année, publiquement aussi bien qu'en privé, pour discuter du renforcement des contrôles à la frontière et d'autres mesures nécessaires pour combattre le flux de combattants étrangers en Irak, il y a eu peu de résultats tangibles», souligne le rapport.

Cuba reste sur cette liste noire car le régime Castro continue d'accorder l'asile à des militants de groupes considérés comme terroristes par Washington. Le rapport note cependant que «les États-Unis n'ont constaté aucun signe de financement par Cuba d'activités terroristes ou de blanchiment d'argent à des fins terroristes.

Le département d'État souligne les efforts du Soudan pour coopérer dans la lutte contre le terrorisme, notant la frustration de certains éléments du gouvernement soudanais au vu du maintien du pays sur cette liste noire.

Mais des militants d'Al-Qaeda au Maghreb islamique (AQMI), la branche nord-africaine du réseau terroriste d'Oussama ben Laden, «vivent encore au Soudan», de même que des membres du Jihad islamique et du Hamas palestiniens, note le rapport.

A l'exception du Hamas, que Khartoum considère comme un groupe palestinien légitime, «le gouvernement soudanais ne parait pas soutenir ouvertement la présence d'éléments extrémistes» sur son territoire, note le rapport.

Le rapport, qui examine aussi l'évolution annuelle des menaces terroristes provenant d'acteurs non-étatiques, a maintenu le réseau terroriste Al-Qaeda d'Ossama ben Laden en tête des menaces à la sécurité mondiale.

«Al-Qaeda et ses réseaux affiliés ont continué à perdre du terrain, à la fois structurellement et dans l'opinion publique mondiale, mais reste la menace terroriste la plus grave pour les États-Unis et leurs partenaires en 2008», précise le document.

«Al-Qaeda a reconstitué certaines de ses capacités opérationnelles d'avant le 11-Septembre, en exploitant les Régins tribales fédéralement administrées (FATA), en remplaçant ses lieutenants capturés et tuéset en restaurant un certain contrôle de sa direction centrale, notamment Ayman al-Zawarhiri», ajoute-t-il.

Le nombre d'actes terroristes recensés par le Centre national américain du contre-terrorisme (NCTC) a baissé à 11 770 en 2008 contre 14 506 l'année précédente. Au Pakistan seul, «le nombre d'attentats a plus que doublé en 2008», précise le rapport.