Le chef d'Al-Qaeda en Irak, Abou Omar al-Bagdadi, se trouve entre les mains de la justice, a annoncé mardi le bureau du premier ministre irakien Nouri al-Maliki.

M. Maliki confirme donc de fait l'arrestation de Bagdadi, annoncée jeudi dernier par un porte-parole militaire irakien, le général Qassem Atta.

«Le criminel terroriste Abou Omar al-Bagdadi est entre les mains de la justice», annonce un communiqué.

«Le chef diabolique, le dirigeant d'Al-Qaeda en Irak Abou Omar al-Bagdadi, est maintenant entre les mains des forces de sécurité irakiennes. Ce terroriste entretenait de solides relations avec l'ancien régime et l'alliance diabolique qu'il avait scellée avec ces affidés du régime défunt a coûté la vie à des enfants, des femmes et de cheikhs innocents dans des attentats sanglants», assure le cabinet.

Bagdadi avait été interpellé jeudi dans sa voiture à Roussafa, sur la rive est de Bagdad, selon le général Atta.

«Le terroriste a annoncé il y a quelques années qu'il était le successeur d'Abou Moussab al-Zarqaoui (fondateur d'Al-Qaeda en Irak) et qu'ensemble ils avaient commis des crimes et commencé une guerre confessionnelle qui a entraîné la mort de nombreuses personnes, la profanation de plusieurs lieux saints, de mosquées et universités», précise le communiqué.

«C'est une nouvelle victoire pour les forces de sécurité, un coup décisif porté aux terroristes et l'annonce de l'échec d'Al-Qaeda et tous les groupes criminels», ajoute-t-il.

Le porte-parole du gouvernement Ali al-Dabbagh avait affirmé jeudi à l'AFP que le vrai nom de Bagdadi était Ahmad Abed Ahmad et qu'il s'agissait d'un ex-militaire de l'époque de Saddam Hussein âgé de 40 ans.

«Selon nos informations, c'est bien Abou Omar al-Bagdadi, mais nous faisons des vérifications car beaucoup de gens ont prétendu être Abou Omar al-Bagdadi», avait-il dit à l'AFP.

Ce personnage très mystérieux, qui n'a jamais été vu et dont il n'existe aucune photo, est présenté par Al-Qaeda comme le «commandeur des croyants» du califat autoproclamé par le réseau en octobre 2006, «l'État islamique d'Irak».

Mais l'armée américaine l'avait présenté comme un leader «fictif» à la tête d'une simple «organisation virtuelle» n'ayant d'existence que sur internet et créée à des fins de propagande pour masquer la prééminence des jihadistes étrangers de la branche irakienne d'Al-Qaeda.

Le 30 décembre 2007 toutefois, Oussama ben Laden, le chef du réseau, avait demandé à «tous les musulmans d'Irak de se rallier à Abou Omar al-Bagdadi».

Le premier chef d'Al-Qaeda en Irak, Abou Moussab al-Zarqaoui, avait été tué en juin 2006 par les Américains. Il fut ensuite remplacé plusieurs mois par Abou Ayoub al-Masri avant que l'«État islamique d'Irak» n'annonce que Bagdadi était devenu son chef.

Les autorités irakiennes ont annoncé à deux reprises sa mort ou son arrestation dans le passé, avant de se dédire.