L'Iran a annoncé mercredi qu'il présenterait une nouvelle offre censée concurrencer celle que lui ont faites les grandes puissances pour obtenir la suspension de son programme nucléaire controversé.

«Nous sommes en train de préparer un nouveau paquet qui sera présenté au groupe 5"1 (Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie, Chine et l'Allemagne), et nous allons discuter sur la base de ce paquet», a dit le président Mahmoud Ahmadinejad dans un discours prononcé à Kerman (sud).

Il a ajouté que cet ensemble de propositions «garantira la paix et la justice dans le monde».

La République islamique avait fait une proposition similaire en mai 2008, avec un «paquet» de propositions visant à «régler les problèmes du monde», selon M. Ahmadinejad.

Ces initiatives se posent en alternatives à celles des cinq membres permanents du Conseil de sécurité et de l'Allemagne pour obtenir de l'Iran qu'il suspende notamment son enrichissement d'uranium.

Mais Téhéran ne souhaite traiter cette question qu'au sein d'une discussion plus large touchant aussi bien les grands problèmes politiques qu'économiques du monde.

Les Six ont annoncé le 8 avril qu'ils allaient adresser à l'Iran une invitation pour une rencontre directe sur son programme nucléaire soupçonné de cacher des objectifs militaires.

En juin dernier ils avaient présenté à Téhéran une offre renouvelée de coopération en échange d'une suspension de ce programme. L'Iran, qui dit poursuivre des buts purement civils, avait décliné l'offre.

En évoquant les propositions de juin 2008, M. Ahmadinejad a remarqué que, «depuis, la situation a changé et au cours de l'année passée il y a eu de nouvelles évolutions».

Il faisait référence au fait que, dans cet intervalle, le nombre de centrifugeuses d'enrichissement d'uranium de Téhéran a augmenté et qu'on devait considérer la République islamique comme une puissance nucléaire civile.

En février 2009 les Iraniens faisaient tourner près de 4.000 centrifugeuses contre un peu plus de 3.000 en mai 2008, selon l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Même si les Etats-Unis l'ont mis en doute, ce chiffre serait maintenant de 7.000, selon le président Ahmadinejad.

Ce programme nucléaire se poursuit malgré cinq résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU, dont trois assorties de sanctions, pour le refus de l'Iran de suspendre son enrichissement et de coopérer d'avantage avec l'AIEA.

Après sept années d'enquête, cette dernière se dit toujours incapable de certifier que le programme iranien a un objectif exclusivement civil.

Pour le moment, aucune date n'a été fixée pour la reprise des discussions proposées par le groupe 5"1, la dernière rencontre remontant à juillet dernier à Genève.

L'Iran a dit lundi accueillir favorablement la nouvelle offre des Six alors que le nouveau président américain Barack Obama a multiplié les ouvertures aux dirigeants iraniens depuis son accession au pouvoir en janvier.

Mais ceux-ci n'ont de cesse d'exclure toute suspension de l'enrichissement d'uranium, un procédé qui permet d'obtenir aussi bien du combustible pour une centrale nucléaire que la matière première d'une bombe atomique.

Le secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale Saïd Jalili a annoncé lundi que Téhéran publierait un «communiqué officiel» en réponse à l'offre de discussion des Six.

Aucune date n'a encore été évoquée pour une reprise éventuelle des discussions.