La secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton, s'est déclarée mercredi «profondément préoccupée» par le cas de la journaliste irano-américaine Roxana Saberi, inculpée pour espionnage à Téhéran.

«Nous sommes profondément préoccupés par les informations que nous avons entendues», a déclaré la chef de la diplomatie américaine, interrogée par la presse au cours d'une séance photo avec son homologue bulgare Ivailo Kalfin. «Nous avons demandé aux Suisses, qui comme vous le savez représentent nos intérêts en Iran, d'obtenir les informations les plus exactes et les plus récentes», a ajouté Mme Clinton.

«Comme le reste du ministère, je vais continuer à suivre ceci de très près», a prévenu Mme Clinton. «Nous souhaitons qu'elle soit libérée rapidement et rendue à sa famille».

La journaliste irano-américaine Roxana Saberi, emprisonnée à Téhéran depuis fin janvier, a été inculpée pour espionnage, a déclaré mercredi le vice-procureur Hassan Haddad à l'agence Isna.

«L'affaire a été transmise au tribunal révolutionnaire. Elle n'avait pas d'accréditation de presse et menait des activités d'espionnage sous le couvert de journalisme», a dit M. Haddad.

Roxana Saberi, 31 ans, détient la double nationalité américaine et iranienne mais l'Iran ne reconnaît pas le principe de la double nationalité.

La jeune journaliste, qui collabore notamment à la radio publique américaine NPR, la BBC et la chaîne de télévision américaine Fox News, avait initialement été détenue pour achat d'alcool, interdit dans la République islamique.

Cette inculpation est survenue en dépit des ouvertures diplomatiques du président américain, Barack Obama, et de Mme Clinton.

La secrétaire d'État avait indiqué la semaine dernière à La Haye qu'une délégation américaine avait remis à une délégation iranienne, lors d'une brève rencontre dans le cadre d'une conférence sur l'Afghanistan, une lettre demandant la libération de trois Américains détenus en Iran, dont Mlle Saberi.

Le porte-parole de la diplomatie iranienne Hassan Ghashghavi a démenti qu'une telle rencontre ait eu lieu et qu'une lettre ait donc été remise.