Un couple de touristes néerlandais a été enlevé mardi au Yémen par des hommes armés et conduit dans une zone tribale difficile d'accès, a annoncé le gouverneur de la province de Sanaa.

Dans une déclaration à la presse, Noumane Douid a précisé que les deux touristes avaient été conduits dans un lieu dit Al-Siraj au coeur de la zone tribale des Bani Dhibiane à 90 km au sud-est de la capitale yéménite.

«Les services de sécurité de la province ont pris des mesures urgentes pour préserver la vie des deux touristes néerlandais et obtenir leur libération», a-t-il ajouté.

Auparavant, des sources tribales et officielles ont fait état de l'enlèvement de deux Européens sans être en mesure de donner leur nationalité. Il semble, selon elles, que les kidnappeurs cherchent à faire pression sur les autorités pour obtenir la libération de deux des leurs aux mains de la police.

C'est ce qu'a confirmé une source proche de la tribu des ravisseurs qui a indiqué que les hommes de Bani Dhibiane voulaient obtenir la libération de deux des leurs aux mains de la police pour leur implication dans un kidnapping d'étrangers.

Le Yémen, pays à structure tribale, est le théâtre de fréquents enlèvements d'étrangers par des tribus qui cherchent à obtenir satisfaction pour différentes demandes auprès des autorités. Plus de 200 ressortissants étrangers y ont été ainsi enlevés ces 15 dernières années.

Le dernier remonte à janvier lorsqu'un ressortissant allemand travaillant pour la société gazière yéménite Yemen LNG avait été retenu trois jours par une tribu dans l'est du pays. La tribu avait alors reçu la promesse que le gouvernement accèderait à sa demande de libérer un des leurs.

En décembre 2008, une architecte allemande travaillant au Yémen depuis dix ans, et ses parents qui lui rendaient visite, avaient été retenus en otage pendant cinq jours par des membres des Bani Dhibiane, la même tribu qui a enlevé les deux Européens.

Les ravisseurs avaient réclamé la libération de deux membres de sa famille et les autorités avaient promis d'étudier leurs demandes.

Généralement, dans ce genre d'enlèvement, les demandes sont satisfaites et les otages libérés sans violence.

Un seul enlèvement s'est conclu par la mort des otages. Trois Britanniques et un Australien, enlevés par des militants islamistes en décembre 1998, avaient été tués lorsque les forces de sécurité avaient tenté de déloger les preneurs d'otages de leur cachette.

Des attentats ont par ailleurs visité ces dernières semaines des ressortissants étrangers au Yémen.

Le 15 mars, quatre membres d'un groupe de touristes sud-coréens visitant la ville de Shibam (est) et leur guide yéménite avaient été tués dans un attentat suicide revendiqué par la branche yéménite du réseau Al-Qaïda.

Trois jours plus tard, quatre responsables sud-coréens venus au Yémen pour enquêter sur le premier attentat, avaient échappé à un attentat sur la route de l'aéroport de Sanaa.