Au moins sept personnes, dont quatre policiers, ont été tuées mardi dans un attentat suicide au camion piégé contre un poste de police dans le centre de Mossoul (nord), dernier bastion urbain d'Al-Qaïda en Irak, a indiqué à l'AFP un officier de la police locale.

L'attentat, qui a eu lieu dans le quartier al-Bid, a également fait 38 blessés dont 17 policiers, selon un nouveau bilan donné par le commandant de police Ismail Ahmad.

«Le kamikaze a tenté d'entrer par l'arrière, mais les policiers avaient ouvert le feu et son véhicule a percuté le mur de protection en béton avant d'exploser», a-t-il affirmé.

Il a précisé que l'explosion avait durement endommagé le poste de police.

«Je suis tombé de mon mirador en raison de la puissance de l'explosion. J'ai une jambé cassée et je suis blessé à une épaule», a raconté Saad Fathi, alité dans un hôpital de la ville.

Le médecin de la morgue, Dr Riad al-Hayali, a indiqué que les familles étaient venues chercher les sept corps de leurs proches.

«L'explosion a été énorme, toutes les vitres de ma maison ont volé en éclats», a expliqué Jassem Abdallah, 40 ans, employé de chemin de fer.

«Tout était sens dessus dessous. J'ai essayé de sortir pour voir ce qui se passait mais j'ai vu seulement un nuage de poussière», a-t-il ajouté.

Le mode opératoire de l'attaque -un attentat suicide au moyen d'un véhicule piégé- rappelle celui de la branche irakienne d'Al-Qaïda. Le commandement américain estime que le réseau, même affaibli, conserve la capacité de monter des opérations complexes.

Dimanche, 15 personnes avaient été blessées dans un attentat à la voiture piégée sur un marché d'al-Gayara, une localité située à 50 km au sud de Mossoul.

Mossoul, qui compte plus de 1,5 million d'habitants sunnites, chiites, chrétiens et kurdes, est considérée par le commandement américain comme l'épicentre de l'action des partisans en Irak d'Oussama ben Laden, repoussés en 2007 de Bagdad et de l'ouest du pays.

L'armée irakienne y mène depuis mai 2008 une vaste offensive mais des attentats continuent très régulièrement de faire des victimes.

La province de Ninive, et surtout sa capitale Mossoul, ainsi que la province de Diyala, au nord-est de Bagdad, demeurent les deux régions les plus dangereuses d'Irak, même si le nombre d'attaques et d'attentats a fortement baissé.

La semaine dernière, le porte-parole de l'armée américaine, le général David Perkins, s'était félicité de la baisse des violences, indiquant que le nombre d'attaques en Irak avait atteint son niveau le plus bas depuis les premiers mois de l'invasion américaine en mars 2003.

Cette baisse, amorcée fin 2007, s'explique par la nouvelle stratégie de contre-insurrection de l'armée américaine et le renforcement des forces de sécurité irakiennes, même si les attentats restent presque quotidiens.

Dans une interview à l'AFP, le commandant des forces américaines dans la province de Mossoul avait déclaré être déterminé à mater les insurgés dans ce «dernier bastion urbain d'Al-Qaïda», avant son retrait des zones urbaines le 30 juin.

Selon l'accord conclu en novembre entre l'Irak et les Etats-Unis, les soldats américains doivent quitter les villes irakiennes d'ici au 30 juin et l'ensemble du pays d'ici la fin 2011.

A la mi-mars, l'armée américaine a assuré que le retrait programmé de ses troupes des villes irakiennes n'y compromettrait pas la sécurité.