La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, a indiqué lundi qu'elle avait hâte d'entendre ce que l'Iran avait à proposer mardi à la conférence sur l'Afghanistan tenue à La Haye, espérant une attitude «constructive» de tous les voisins de ce pays.

«L'Iran a déjà coopéré avec les Etats-Unis et d'autres, au début de notre intervention en Afghanistan, fin 2001 et il y a deux problèmes en particulier, la sécurité des frontières et la lutte contre le trafic de drogue, qui ont un effet direct sur le bien-être de l'Iran», a-t-elle déclaré à bord de l'avion la conduisant à La Haye.

«Je pense donc que cette conférence va permettre à tous les pays, y compris l'Iran, de présenter leurs propositions», a-t-elle ajouté.

«Je ne veux pas préjuger de ce qui va être dit, mais le fait qu'ils aient accepté l'invitation à venir suggère qu'ils pensent avoir un rôle à jouer et nous avons hâte de les entendre à ce sujet».

«Il y a un certain nombre de problèmes qui affectent les voisins (de l'Afghanistan), notamment le terrorisme et le trafic de drogue», a poursuivi Mme Clinton, qui doit présenter mardi la nouvelle stratégie américaine en Afghanistan.

«Nous espérons que chacun des voisins, amis et parties intéressées qui y participeront, aura des idées constructives sur ce que son pays fera pour nous aider à atteindre les objectifs de sécurité et stabilité que nous avons fixés à l'Afghanistan», a-t-elle ajouté. Outre l'Iran, la Chine, l'Inde, la Russie et le Pakistan notamment participent à cette conférence.

Interrogée sur une éventuelle rencontre avec le chef de la délégation iranienne, le vice-ministre des Affaires étrangères Mohammad-Mehdi Akhundzadeh, elle s'est refusée à toute prévision: «Je n'ai pas de plan, je ne peux pas prévoir de quoi demain sera fait», a-t-elle dit.

Alors que la nouvelle administration du président Barack Obama a annoncé son intention d'ouvrir un dialogue sans conditions avec Téhéran, après 30 ans de politique d'isolement, Mme Clinton s'est montrée soucieuse de ne pas imposer d'ordre du jour à Téhéran, refusant de répondre aux questions sur les attentes de Washington envers l'Iran à La Haye.

«Il y a de nombreuses façons pour différents pays de soutenir l'Afghanistan et que je serai heureuse d'entendre», s'est-elle contentée de répondre.

Interrogée sur le programme nucléaire iranien, qui continue d'inquiéter les Occidentaux, Mme Clinton s'est abstenue de toute critique, répondant que le sujet mardi serait l'Afghanistan et pas autre chose.

Mme Clinton a en outre annoncé que les Etats-Unis contribueraient à hauteur de 40 millions de dollars à l'organisation des élections présidentielles prévues en août prochain en Afghanistan, répondant ainsi à un appel de l'ONU à lever quelque 220 millions pour ce scrutin.

Alors que les médias ont fait état récemment de tensions entre la nouvelle administration américaine et le président afghan Hamid Karzai, mis en place par l'administration Bush, elle a assuré ne soutenir aucun candidat en particulier.

«Nous ne sommes ni favorables ni opposés à aucun candidat mais nous voulons nous assurer que les élections elles-mêmes seront légitimes et crédibles», a-t-elle affirmé.