Le prochain Premier ministre israélien de droite Benjamin Netanyahu parachevait mercredi la formation d'un gouvernement à coloration moins extrémiste après le ralliement des travaillistes, se disant d'emblée prêt à parler paix avec les Palestiniens.

«Pour tous les gouvernements israéliens, y compris le mien, la paix est un objectif. Cela signifie que je négocierai avec l'Autorité palestinienne pour la paix», a affirmé M. Netanyahu lors d'une conférence économique à Jérusalem.

«Je pense que les Palestiniens devraient comprendre qu'ils ont avec notre gouvernement un partenaire pour la paix, la sécurité et le développement rapide de leur économie», a-t-il ajouté.

M. Netanyahu a jusqu'ici affiché son refus d'oeuvrer à la création d'un Etat palestinien.

Fort du ralliement des travaillistes, M. Netanyahu dispose d'ores et déjà d'une assise de 66 députés sur 120 au Parlement, où il pourra présenter son cabinet en principe au début de la semaine prochaine.

A Washington, le président Barack Obama a estimé que la nouvelle donne gouvernementale israélienne n'allait pas rendre «plus simple» la paix avec les Palestiniens, tout en affirmant son engagement à essayer de mettre fin au conflit.

Yitzhak Herzog, ministre travailliste des Affaires sociales, a assuré, à la radio militaire, que «Netanyahu est conscient des positions d'Obama et comprend qu'il faut régler le conflit israélo-palestinien qui est au coeur d'un arrangement régional de paix».

«Ce ne sera pas facile de siéger au gouvernement aux côtés des représentants de la droite, mais nous voulons les attirer vers le centre», a convenu à la radio publique le vice-ministre travailliste de la Défense Matan Vilnaï.

Interrogés par l'AFP, des élus du Likoud ont cependant d'emblée tempéré cet optimisme par une douche froide.

«Le respect des accords signés est une règle internationale incontournable, mais il est regrettable que nous devions assumer les erreurs commises par les gouvernements précédents», a affirmé l'un d'eux, Youli Edelstein.

Les paragraphes de l'accord de coalition avec les travaillistes sur les négociations de paix «sont formulés en termes très larges», a renchéri Israël Katz en se félicitant que son parti «n'a renoncé ni au Golan, ni à Jérusalem, et n'a pas non plus accepté un Etat palestinien».

Israël a conquis et annexé en 1967 la partie orientale arabe de Jérusalem ainsi que le plateau syrien du Golan, annexé en 1981.

L'accord de coalition entre les travaillistes et le Likoud stipule que des efforts en vue d'une paix globale au Proche Orient seront poursuivis, mais ne mentionne ni l'Etat palestinien, ni la "Feuille de route", un plan international de paix, ni la relance des négociations à la conférence internationale d'Annapolis (Etats-Unis) de novembre 2007.

Le Likoud (27 députés) tentait mercredi de rallier au gouvernement le Foyer juif (3 élus), un parti d'extrême droite proche des colons, après avoir conclu des accords de coalition avec Israël Beiteinou (extrême droite nationaliste - 15), le parti travailliste (13) et Shass (orthodoxe sépharade - 11).

«Le prix que nous avons payé pour les accords de coalition est excessif. Il ne nous reste plus de portefeuilles ministériels et le cabinet ressemble à un puzzle», a indiqué à l'AFP un responsable du Likoud.

Selon les médias israéliens, le prochain cabinet, un des plus larges dans l'histoire d'Israël, devrait compter 27 ministres, y compris le chef du gouvernement.