Quatre touristes étrangers, qui seraient des Sud-Coréens, ont été tués dans une explosion dimanche dans la ville de Shibam, dans le sud-est du Yémen, ont indiqué les autorités de la province du Hadramout.

L'explosion, dont l'origine exacte n'a pas encore été déterminée, s'est produite dans la ville historique de Shibam, située au coeur de la province d'Hadramout, selon ces autorités. «Certaines informations préliminaires font état de la possibilité d'un attentat suicide, mais cette thèse n'est pas confirmée pour le moment», a indiqué l'une de ces sources.

Shibam, classée au patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco, est appelée la «Manhattan du désert» car elle est faite de bâtiments de plusieurs étages construits en pisée.

Le Yémen a connu ces derniers mois une série d'attentats contre les services de sécurité et des installations pétrolières, revendiqués par la mouvance Al-Qaeda. La branche yéménite du réseau d'Oussama ben Laden avait déjà perpétré le 12 octobre 2000 une attaque à l'aide d'un canot piégé contre le destroyer américain USS Cole dans le port d'Aden (sud). Dix-sept marins américains y avaient trouvé la mort.

Le Yémen, pays dont est originaire la famille d'Oussama ben Laden, s'est rangé aux côtés des États-Unis dans la lutte contre Al-Qaeda après l'attentat contre l'USS Cole, mais avec un succès mitigé.

Après une période de relative accalmie, les activistes se réclamant d'Al-Qaeda ont multiplié depuis plus d'un an les attaques contre des cibles occidentales au Yémen, visant également les sites touristiques yéménites.

Les «Brigades Jund Al-Yémen» ont perpétré depuis juillet 2007 deux attentats meurtriers contre des touristes étrangers.

Le 18 janvier 2008, un groupe de vacanciers belges avait été victime d'une embuscade à Wadi Hadramout (est de Sanaa). Deux femmes avaient été tuées par balles et quatre autre touristes avaient été blessés dans cette attaque qui avait aussi coûté la vie au guide et au chauffeur yéménites.

Six mois auparavant, le 2 juillet 2007, huit touristes espagnols et deux chauffeurs locaux avaient été tués et neuf personnes blessées par l'explosion d'une voiture piégée sur un site historique dans la région de Marib (nord-est).

De Sanaa à Marib, capitale du mythique royaume de Saba et longtemps haut-lieu du tourisme au Yémen, les barrages de l'armée et de la police se succèdent désormais tous les 10 kilomètres pour prévenir les attaques contre les touristes.

Les «Brigades Jund Al-Yémen» ont également revendiqué une attaque à l'explosif qui a touché le 18 mars 2008 une école pour jeunes filles située près de l'ambassade des États-Unis à Sanaa, dans laquelle un policier et une élève avaient été tués et au moins 20 personnes blessées.

Le 17 septembre 2008, l'ambassade des États-Unis à Sanaa avait été une nouvelle fois la cible d'un attentat à la voiture piégée, qui avait fait 16 tués selon un bilan officiel. Un groupe se présentant comme le «Jihad islamique au Yémen» avait revendiqué cet attentat.