Les mouvements rivaux palestiniens, Hamas et Fatah, sont parvenus à une impasse dans leurs discussions au Caire en raison de divergences sur la composition et le programme d'un gouvernement d'entente nationale, ont indiqué samedi des responsables.

Cinq commissions regroupant des représentants du Fatah et du Hamas ainsi que ceux d'autres factions palestiniennes devaient achever plus tard dans la journée leurs travaux lancés mardi dans le cadre du processus de réconciliation interpalestinienne. «Les commissions ont fait leur travail mais n'ont pu s'entendre sur deux questions difficiles», a déclaré Nabil Chaath, le représentant du Fatah dans la commission chargée de négocier la formation d'un gouvernement d'union.

«La première concerne les engagements que devrait prendre le gouvernement pour s'ouvrir à la communauté internationale» et la deuxième la composition du gouvernement, a-t-il dit à l'AFP.

Le Hamas et le Fatah sont en conflit ouvert depuis que le mouvement islamiste, vainqueur des législatives de 2006, a délogé de Gaza par la force les fidèles du président Mahmoud Abbas en juin 2007.

Les cinq commissions qui travaillent à huis clos, sous le patronage égyptien, portent sur la création d'un gouvernement d'entente d'ici la fin mars, la réconciliation, la refonte des services de sécurité, la réorganisation de l'OLP et la préparation des élections présidentielle et législatives.

Elles devraient soumettre les résultats de leurs discussions à l'arbitrage d'un comité directeur qui inclurait des responsables égyptiens.

«Au cours des derniers jours, aucune des questions essentielles n'a pu être réglée», a dit Oussama Hamdane, le représentant du Hamas au Liban.

«Le problème est le programme du gouvernement», a dit le porte-parole du mouvement islamiste Fawzi Barhoum.

Le Fatah a demandé au Hamas, en vue de sa participation au gouvernement, à  «s'engager à reconnaître les accords conclus» par l'OLP qui a accepté la création un État palestinien aux côtés de l'État hébreu et renoncé à la violence.

Un tel engagement, exigé également par la communauté internationale, notamment les États-Unis et l'Europe, signifierait une reconnaissance, bien qu'indirecte, d'Israël par le Hamas.

«Nous devons former un gouvernement palestinien qui n'a rien à voir avec les conditions des États-Unis ou d'Israël», a dit M. Barhoum qui a réitéré le refus de son mouvement de s'engager à respecter les accords passés avec Israël par les gouvernements dirigés par le Fatah et par l'OLP.

Ne traitant qu'avec l'Autorité palestinienne dirigée par M. Abbas, la communauté internationale refuse de parler au Hamas tant qu'il ne reconnaît pas Israël et ne renonce pas à la violence, et exclut que l'aide à la reconstruction de la bande de Gaza passe par lui.

Elle a promis le 2 mars 4,5 milliards de dollars pour la reconstruction de Gaza dévastée par l'offensive israélienne (27 décembre-18 janvier) et la relance de l'économie palestinienne.