Le chef d'Al-Qaeda Oussama ben Laden a accusé des pays arabes de «complicité» avec Israël et ses alliés occidentaux lors de la récente offensive israélienne dans la bande de Gaza, dans un enregistrement sonore diffusé samedi par la chaîne du Qatar Al-Jazira.

«Il était clair que certains dirigeants arabes ont été complices avec l'alliance croisée et sioniste (dans la guerre) contre notre peuple (à Gaza). Ce sont les dirigeants des pays que l'Amérique qualifie de "modérés"», dit la voix présentée comme celle de ben Laden. Ce dernier faisait allusion à l'Arabie saoudite et à l'Égypte, des alliés de Washington, qui avaient dirigé le camp hostile au Hamas, maître de la bande de Gaza, lors de l'offensive israélienne, face au Qatar et à la Syrie notamment.

Cette offensive, du 27 décembre au 18 janvier, avait dévasté le territoire et coûté la vie à plus de 1 300 Palestiniens.

Le dernier message du chef d'Al-Qaeda remontait au 14 janvier, à moins d'une semaine de l'investiture du nouveau président américain Barack Obama. Il y mettait en garde M. Obama contre l'ouverture de nouveaux fronts dans sa guerre sainte contre les intérêts occidentaux.

Dans ce message audio de 22 minutes diffusé sur Internet, le premier depuis mai 2007, ben Laden avait recensé la «Palestine», la province pakistanaise du Waziristan, le Maghreb et la Somalie comme faisant partie des nouveaux champs de bataille où ses combattants affronteraient l'Occident.

Il avait aussi déjà critiqué les gouvernements arabes pour leur «passivité» face à l'offensive israélienne dans la bande de Gaza, les accusant de se comporter comme les «administrations fantoches» mises en place entre les deux guerres mondiales par les puissances coloniales au Moyen-Orient.

ben Laden avait estimé qu'Israël avait lancé son offensive de peur que le pouvoir de son allié américain ne décroisse rapidement.

À l'époque, la Maison-Blanche avait estimé que l'enregistrement relevait d'un effort pour rompre l'«isolement» du chef d'Al-Qaeda et récolter de l'argent pour financer son action.

Le 3 février 2009, le bras droit de ben Laden, Ayman al-Zawahiri, avait appelé les musulmans au jihad pour stopper «l'agression de l'ennemi», dans un enregistrement sonore le deuxième en moins d'un mois.

Traqué mais à ce jour introuvable, Oussama ben Laden, dont la tête est mise à prix pour 25 millions de dollars par les États-Unis, a revendiqué la responsabilité des attentats du 11 septembre 2001 qui ont fait près de 3 000 morts aux États-Unis et ont conduit à l'invasion de l'Afghanistan.

Selon les services de renseignement américains, il se cacherait dans les zones difficilement accessibles aux confins de l'Afghanistan et du Pakistan.