En bombardant la bande de Gaza pendant trois semaines, au début de l'hiver, Israël a contribué à la popularité du mouvement qu'il tentait de combattre: le Hamas.

Selon un sondage publié hier, en cas d'élection présidentielle palestinienne, le leader du Hamas, Ismail Haniyeh, récolterait 47% des voix, contre 45% pour le président actuel Mahmoud Abbas, qui appartient au parti Fatah.

 

Compte tenu de la marge d'erreur de 3 point de pourcentage, l'avance du leader du Hamas reste mince. Mais il y a trois mois, dans un sondage semblable, sa cote de popularité n'était que de 35% contre 48% pour Mahmoud Abbas.

Globalement, le mouvement islamiste, qui contrôle la bande de Gaza, est plus populaire qu'avant la guerre, constate l'enquête du Palestinian Center for Policy and Survey, une maison de sondages réputée située à Ramallah, en Cisjordanie.

En trois mois, le Hamas a gagné cinq points de pourcentage, passant de 28 à 33% de soutien au sein de l'opinion publique palestinienne. Pendant la même période, la popularité du Fatah a décliné légèrement, passant de 42 à 40%.

Les deux principaux facteurs qui semblent avoir joué en faveur du Hamas sont la guerre israélienne contre la bande de Gaza et l'attitude de Mahmoud Abbas et du Fatah pendant cette offensive, juge la maison de sondage. De nombreux Palestiniens leur reprochent de ne pas avoir protesté avec suffisamment de vigueur contre les bombardements israéliens.

Moins populaire à Gaza

Détail intéressant, le Hamas est aujourd'hui moins populaire dans la bande de Gaza, qui a beaucoup souffert de la guerre, qu'en Cisjordanie. Selon le sondage réalisé auprès de 1270 Palestiniens, le Fatah y devance le Hamas de 12 points de pourcentage, alors que son avance n'est que de deux points en Cisjordanie. Il faut dire qu'une grande majorité d'habitants de la bande de Gaza affirment que leurs conditions de vie se sont détériorées à l'issue de la guerre.

Une majorité prévoit aussi que si de nouvelles élections donnaient le pouvoir au Hamas, le boycottage imposé à la bande de Gaza serait resserré - les conditions de vie ne pourraient que se détériorer davantage.

Ces résultats ont été publiés deux jours après la démission du premier ministre palestinien Salam Fayyad (Fatah) et à un moment où les deux partis rivaux dans les territoires palestiniens poursuivent leurs pourparlers en vue d'un gouvernement d'unité nationale, qui pourrait déclencher des élections présidentielle et législatives.