Au moins dix Irakiens ont été tués et 56 blessés jeudi dans un attentat à la camionnette piégée perpétré sur un marché au bétail au sud de Bagdad, lors de l'attaque la plus meurtrière en Irak depuis plusieurs semaines.

Les secours tentaient de démêler les restes humains des membres d'animaux éparpillés par l'explosion, qui s'est produite dans la ville de Medhatiyah, près de Hilla, la capitale de la province de Babylone (120 km au sud de Bagdad), ont indiqué des témoins à l'AFP.

Les survivants ont fui de crainte d'une nouvelle explosion.

«Dix civils irakiens ont été tués et 56 ont été blessés dans un attentat au véhicule piégé à l'est d'Hilla vers 08H25 (00 h 25 HNE)», a déclaré à l'AFP un porte-parole de l'armée américaine.

Un responsable local des services de santé a pour sa part indiqué qu'au moins neuf Irakiens avaient été tués dans l'attentat de Medhatiyah.

L'explosion est intervenue sur un marché au bétail situé à 100 mètres de la route principale, selon le lieutenant de police Kadhem al-Chammari.

D'après ce dernier, le véhicule piégé était une camionnette.

Cet attentat intervient au lendemain d'une série d'attaques, dont des attentats suicide, visant la police et les milices luttant contre Al-Qaeda à Bagdad et Mossoul, qui ont fait 11 morts et 33 blessés.

Il s'agit de l'attaque la plus meurtrière en Irak depuis l'attentat suicide du 13 février à Iskandariyah, également dans la province de Babylone. Au moins 35 pèlerins en route vers la ville sainte chiite de Kerbala avaient été tués.

Au total, plus de 50 personnes avaient été tuées à cette période dans des attaques perpétrées à l'occasion de l'Arbaïne, qui commémore le 40e jour de deuil après la mort de l'imam Hussein.

Auparavant, le 27 décembre, 35 pèlerins chiites, dont de nombreux Iraniens, avaient été tués et des dizaines blessés lorsqu'une kamikaze avait actionné sa ceinture d'explosifs à l'entrée du plus important mausolée chiite de Bagdad.

La situation en Irak est en voie de stabilisation mais les violences, essentiellement par le biais d'attentats et d'exécutions, restent quasi quotidiennes.

En février, elles ont coûté la vie à 258 civils, militaires et policiers irakiens.

En 2008, 6772 Irakiens avaient été tués dans des violences.

A titre de comparaison, 17 430 personnes avaient péri en 2007 à cause des violences. 2006 et 2007 avaient enregistré les pires bilans de victimes depuis l'invasion américano-britannique de mars 2003.