Le président israélien Shimon Peres entame mercredi ses consultations pour décider qui de Tzipi Livni (Kadima, centre) ou de Benjamin Netanyahu (Likoud, droite) formera le prochain gouvernement.

Le président, qui n'a que des pouvoirs symboliques et protocolaires, dispose en revanche d'une certaine marge de manoeuvre pour désigner celui qu'il estime le mieux placé pour former un gouvernement.

Cette prérogative est d'autant plus large que les résultats des législatives du 10 février ont été serrés.

«Je suis conscient des grandes difficultés existantes, je ferai tout pour permettre la constitution d'un gouvernement qui reflète au mieux la volonté des électeurs et serve le pays dans la stabilité et de façon responsable», a affirmé le président à la radio publique.

M. Peres doit recevoir à partir de 18H00 (11 h HNE), les représentants de Kadima puis du Likoud avant de s'entretenir avec les chefs des autres partis jeudi et vendredi, notamment celui du parti d'extrême droite Israël Beitenou, Avigdor Lieberman.

En vertu de la loi, le président a une semaine pour consulter toutes les têtes de liste et désigner le député qui, selon lui, est le mieux placé pour mobiliser une majorité parlementaire.

La loi ne lui impose pas de désigner automatiquement le chef du parti qui a obtenu le plus de sièges.

«Je ferai tout pour respecter les délais prévus par la loi», a assuré M. Peres.

Sa porte-parole Ayelet Frish a indiqué à l'AFP que M. Peres ferait connaître sa décision «vendredi ou dimanche» tout en précisant qu'il avait été «soumis ces derniers jours à des tentatives de pression».

«Mais à chaque fois que quelqu'un s'y est essayé par téléphone, le président a raccroché immédiatement», a-t-elle affirmé, sans plus de détails.

Avec 15 députés sur 120, Avigdor Lieberman est en mesure de faire pencher la balance alors que le Kadima (28 députés) et le Likoud (27 députés) sont pratiquement à égalité.

Courtisé par les deux grands partis, M. Lieberman a entretenu le suspens en prenant quelques jours de vacances à l'étranger sans faire connaître sa préférence officiellement.

Selon les médias, bien que plus proche de Benjamin Netanyahu, il pourrait refuser de choisir et préconiser une «rotation» (à mi-mandat), une formule déjà utilisée entre 1984 et 1988 qui permettrait à Mme Livni et M. Netanyahu de devenir chacun à leur tour Premier ministre.

M. Netanyahu s'est prononcé contre la «rotation» alors que Mme Livni ne s'y oppose pas.

Sur le papier, M. Netanyahu est mieux placé. Il dispose de l'appui de 45 députés, comprenant le Likoud, deux formations religieuses ultra-nationalistes (7 députés), et le parti ultra-orthodoxe sépharade Shass (11 députés).

Les ultra-orthodoxe ashkénazes de la Liste unifiée de la Torah (5 sièges) pourraient aussi le soutenir.

Mme Livni n'est appuyée que par le Kadima. Les 11 députés des partis arabes refusent de la soutenir en l'accusant de «complaisances» envers M. Lieberman. Le parti travailliste du ministre de la Défense Ehud Barak (13 députés) n'a pas encore fait connaître sa position tandis que le Meretz (gauche, 3 députés) refuse d'entrer dans une coalition qui inclurait Israël Beiteinou.

Le candidat qui sera désigné par M. Peres disposera d'un délai de 28 jours pour présenter son gouvernement à la Knesset, qui pourra être prolongé de 14 jours.