Sitôt la délégation du Hamas partie, l'émissaire israélien, Amos Gilad, est arrivé jeudi au Caire dans le cadre des efforts intenses de l'Egypte pour conclure une trêve dans la bande de Gaza.

Alors que l'Egypte escomptait obtenir jeudi une forme d'accord entre Israël et le mouvement islamiste palestinien qui contrôle la bande de Gaza, l'échéance a été reportée au week-end, pour que soit ainsi consolidé le cessez-le-feu en vigueur depuis le 18 janvier.

Quasiment ininterrompu depuis la fin de la meurtrière opération israélienne dans l'enclave palestinienne, un chassé croisé s'est poursuivi jeudi au Caire entre Israël et le Hamas qui ne communiquent que via l'Egypte.

Une délégation du Hamas a quitté mercredi soir le Caire, remettant à samedi la décision du mouvement sur une trêve, accusant Israël d'être volontairement flou dans ses réponses.

Des représentants du Hamas, venus de Gaza et de Syrie, s'étaient entretenus au Caire avec le chef des renseignements égyptiens, Omar Souleimane, l'homme-clé des négociations indirectes entre Israël et le Hamas.

«Nous étions censés parvenir aujourd'hui à un accord sur une trêve, mais il semble qu'Israël tergiverse en n'apportant pas les clarifications que nous avons demandées», a déclaré à l'AFP un des négociateurs du Hamas, Salah Al-Bardawil.

«Nous avons demandé aux Egyptiens d'obtenir des réponses à nos demandes de clarifications et ils nous ont promis de nous les communiquer en début de semaine prochaine», a-t-il ajouté.

«Nous voulons un accord clair et écrit afin de ne pas tomber dans le piège d'Israël», a-t-il dit.

A Gaza, le porte-parole du Hamas Fawzi Barhoum a affirmé qu'Israël cherchait à lier la levée du blocus de la bande de Gaza, exigé par son mouvement, au sort d'un soldat israélien (Gilad Shalit) capturé en juin 2006.

«Ils veulent lever le blocus graduellement» en liant sa levée totale «à la libération de Gilad Shalit», a affirmé M. Barhoum. «La question de la levée du blocus ne doit pas être liée au sort de Shalit», a-t-il ajouté.

Le Hamas se dit favorable à une trêve d'un an à condition que soient ouverts les points de passage entre la bande de Gaza et Israël ainsi que le terminal de Rafah, entre le territoire palestinien et l'Egypte.

L'émissaire israélien est arrivé jeudi après-midi au Caire pour un entretien de quelques heures avec M. Souleimane, a indiqué à l'AFP une source israélienne dans la capitale égyptienne.

Alors que les élections générales se tiennent le 10 février, le gouvernement israélien refuse d'admettre négocier, même indirectement, avec le Hamas, accusé d'être une organisation terroriste.

«Nous exposons notre point de vue à l'Egypte pas au Hamas, c'est une affaire égyptienne», a souligné la source israélienne.

L'Egypte a refermé jeudi le point de passage de Rafah après l'avoir ouvert pour l'acheminement des blessés et de l'aide humanitaire durant l'offensive israélienne.

L'Egypte refuse de laisser ouvert de façon permanente le terminal de Rafah en l'absence d'observateurs de l'Union européenne et de représentants de l'Autorité palestinienne, depuis que le Hamas a évincé les forces fidèles au président Mahmoud Abbas de la bande de Gaza en juin 2007.

La récente offensive israélienne, qui a duré 22 jours, a fait plus de 1.330 morts palestiniens, selon des sources palestiniennes, et dévasté la bande de Gaza.