Trois hommes armés ont ouvert le feu sur les forces de sécurité près de l'ambassade des États-Unis à Sanaa avant d'être arrêtés lundi par la police yéménite, quelques heures après que la chancellerie américaine eut fait état de menaces, selon les services de sécurité.

«Des hommes armés à bord d'une voiture ont ouvert le feu sur des policiers dans un quartier proche de l'ambassade aux alentours de 21h30 (13h30 HNE)», a déclaré un responsable des forces de sécurité à l'AFP.

«Les forces de sécurité se sont lancées à leur poursuite et ont réussi à arrêter le véhicule», a-t-il ajouté. «Trois hommes armés à bord de la voiture ont été arrêtés», a-t-il poursuivi.

L'ambassade avait annoncé auparavant avoir reçu des menaces faisant état d'une possible attaque contre ses locaux et appelé à la prudence les ressortissants américains au Yémen, théâtre d'une série d'attentats ces derniers mois.

Dans un communiqué mis en ligne sur son site Internet, l'ambassade dit «avoir reçu une menace sur une possible attaque contre son enceinte, qui pourrait avoir lieu dans un avenir proche».

Elle invite les ressortissants américains au Yémen à «faire preuve de prudence et à prendre des mesures de sécurité dans tous les lieux fréquentés par des Occidentaux» dans ce pays.

La chancellerie recommande aux Américains d'observer «un haut degré de vigilance, d'éviter les rassemblements et les manifestations, de faire profil bas et de varier les horaires et les itinéraires de leurs déplacements».

La principale avenue conduisant à l'ambassade des États-Unis a été fermée à la circulation dans la matinée et des forces de sécurité ont été déployées en force autour de la chancellerie, dont les accès sont bloqués par des barrages de la police, selon un journaliste de l'AFP.

Le Yémen a connu ces derniers mois une série d'attentats contre des ambassades étrangères, les services de sécurité et des installations pétrolières, revendiqués par la mouvance d'Al-Qaeda.

Le 17 septembre, la chancellerie américaine avait été la cible d'un attentat revendiqué par Al-Qaeda et qui avait fait 19 morts, sept assaillants et 12 autres personnes, dont les gardes yéménites de la chancellerie et des civils, parmi lesquels une Américaine.

Il s'agissait de la deuxième attaque contre l'ambassade américaine en six mois.

Pays situé dans le sud de la péninsule arabique, le Yémen a été le théâtre de nombreux attentats, revendiqués ou attribués à la branche locale du réseau Al-Qaeda.

Pays misérable dont est originaire la famille d'Oussama ben Laden, chef d'Al-Qaeda, le Yémen s'était rangé aux côtés des États-Unis dans la lutte contre Al-Qaeda après un attentat suicide contre le destroyer américain USS Cole en octobre 2000 à Aden (sud).

Dix-sept marins américains avaient péri dans cette attaque, qui avait également été revendiquée par Al-Qaeda.