Les forces américaines et de l'Otan en Afghanistan se sont défendues jeudi de négliger les civils dans leurs opérations militaires, alors que s'enfle la polémique sur le nombre croissant des «victimes collatérales» de la guerre contre les talibans.

Le plus grand nombre de tués est certes imputable à l'insurrection islamiste, mais le président Hamid Karzaï, tout comme l'Onu, déplore régulièrement que de nombreux habitants périssent sous les bombes et les obus de la coalition militaire emmenée par les Américains ou de la force multinationale de l'Otan.

La polémique a rebondi mercredi quand une ONG afghane de défense des droits de l'Homme, Afghanistan Rights Monitor (ARM), a assuré, chiffres détaillés à l'appui, que près de 4.000 civils ont été tués en 2008 en Afghanistan, dont plus des deux tiers par les talibans, mais aussi plus d'un quart par les forces internationales.

«Les forces internationales prennent toutes les mesures possibles pour protéger les civils innocents et leurs biens et nous chérissons la vie de chaque personne», proclament la coalition sous commandement américain et la Force internationale d'assistance à la sécurité (Isaf) de l'Otan dans un communiqué commun.

Elles ne précisent pas le nombre de civils qu'elles reconnaissent avoir tué par erreur, mais l'Otan a déjà évoqué le chiffre de 200 pour l'année 2008.

«Nous devons rappeler qu'au final, la solution dans ce conflit ne peut être que politique, pas militaire», lit-on encore dans le communiqué.

L'Onu assurait en septembre que, pour les huit premiers mois de 2008, 1.445 civils avaient été tués, dont 55% par les talibans et autres insurgés islamistes, un chiffre encore bien en-deçà de ceux livrés par ARM.