Le chef de l'ONU Ban Ki-moon effectuait mardi une visite à Gaza, où il a inspecté un complexe onusien endommagé lors de l'offensive israélienne qui a dévasté le territoire palestinien.

Aussitôt arrivé par le passage d'Erez à la frontière entre Israël et la bande de Gaza, Ban s'est rendu dans le complexe de l'UNRWA, la principale agence d'aide de l'ONU, sévèrement endommagé dans un bombardement israélien le 15 janvier à Gaza-ville, rapporte un correspondant de l'AFP.

Des entrepôts de l'UNRWA renfermant des dizaines de tonnes d'aide humanitaire avaient pris feu lors du bombardement, qui avait fait trois blessés.

M. Ban est le premier responsable international de ce rang à se rendre à Gaza depuis la violente prise de pouvoir par les islamistes du Hamas au détriment de l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas en juin 2007.

Outre le complexe de l'UNRWA, plusieurs écoles gérées par l'ONU ont été touchées par des bombardements israéliens, dont le plus meurtrier a fait plus de 40 morts le 6 janvier à Jabaliya (nord de la bande de Gaza).

M. Ban n'a prévu aucune rencontre avec des responsables du Hamas, considéré comme une organisation terroriste par l'Occident et par Israël.

Après Gaza, M. Ban doit visiter la ville israélienne de Sdérot, distante de quelque 5 km et cible privilégiée pendant huit ans des tirs de roquettes palestiniennes à partir de la bande de Gaza.

Sur le terrain, l'armée israélienne poursuivait son retrait graduel du territoire palestinien au troisième jour d'un cessez-le-feu qu'Israël et le Hamas ont proclamé chacun de son côté après une offensive israélienne particulièrement meurtrière de 22 jours.

«Nous réduisons progressivement le nombre de nos troupes dans la bande de Gaza mais nous maintenons des unités en alerte à l'extérieur (de l'enclave, ndlr) pour pouvoir faire face rapidement à toute éventualité», a déclaré à l'AFP un haut responsable du ministère de la Défense.

Il a refusé de dire si le retrait total aurait lieu avant la prestation de serment du prochain président des Etats-Unis Barack Obama prévue à 17H00 GMT à Washington.

«Cela dépendra des réalités sur le terrain», a-t-il dit.

Une porte-parole de l'armée a en outre affirmé que le calme avait régné pour une deuxième nuit consécutive dans la bande de Gaza et qu'aucun incident n'y avait été signalé depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu dimanche.

Un civil palestinien a toutefois été tué en début d'après-midi par des tirs de l'armée israélienne dans le nord du territoire, selon des sources médicales palestiniennes. L'armée a affirmé ne pas être au courant d'un tel incident.

Des témoins palestiniens ont également affirmé que des navires de guerre israéliens avaient tiré des obus dans la matinée sur la zone littorale dans le nord de la bande de Gaza. Un Palestinien a été blessé par ces tirs, selon des sources médicales.

Deux enfants palestiniens ont été tués dans un quartier de Gaza-ville en jouant avec un obus israélien non explosé tiré lors de l'offensive, selon des sources médicales.

A Jérusalem, le Premier ministre israélien Ehud Olmert a déclaré qu'il ne fallait pas permettre au Hamas de diriger le processus de reconstruction. «Il est impossible que le Hamas dirige le processus de reconstruction de la bande de Gaza et obtienne de ce fait la moindre légitimité», a-t-il souligné lors d'une rencontre avec le ministre italien des Affaires étrangères, Franco Frattini.

La ministre israélienne des Affaires étrangères Tzipi Livni a pour sa part lié la réouverture des points de passage de la bande de Gaza, exigée par le Hamas, au sort de Gilad Shalit, un soldat détenu par le mouvement islamiste depuis juin 2006.

A Bruxelles, le commissaire européen à l'Aide humanitaire Louis Michel a annoncé qu'il se rendrait dimanche et lundi dans la bande de Gaza et dans le sud d'Israël pour évaluer les besoins humanitaires de la population.

Le Hamas, dont le Premier ministre Ismaïl Haniyeh a proclamé une «victoire historique» contre Israël, avait minimisé lundi les pertes subies lors de l'offensive, se disant toujours en mesure de tirer des roquettes sur l'Etat hébreu.

En trois semaines, au moins 1.315 Palestiniens ont été tués, dont 410 enfants et 108 femmes, et plus de 5.300 blessés, selon les services d'urgence de Gaza. Côté israélien, 10 militaires et trois civils sont morts.

Sur le plan diplomatique, les dirigeants arabes ont achevé mardi un sommet au Koweït largement consacré à l'offensive israélienne à Gaza, qui les a divisés, sans réussir à créer un fonds pour la reconstruction du territoire palestinien.