L'Egypte a affirmé avoir obtenu jeudi l'accord israélien à son plan pour mettre fin à la guerre de Gaza, alors qu'Israël qui poursuivait son offensive, indiquait que sa décision était encore à prendre.

Israël a donné son «feu vert» au plan égyptien pour mettre fin à la guerre de Gaza, a affirmé à un haut responsable diplomatique égyptien, après le départ du Caire du négociateur israélien, Amos Gilad.

Il a déclaré sous couvert d'anonymat, qu'une «nouvelle rencontre» égypto-israélienne serait nécessaire tandis que la télévision publique affirmait qu'Israël avait «quelques observations sur la réponse du Hamas».

A Jérusalem, le porte-parole de la présidence israélienne, Mark Regev a souligné qu'Israël n'avait pas encore pris de décision.

«Nous discutons avec l'Egypte sur la base du plan égyptien. Ce soir, Amos Gilad va nous faire son rapport et ce n'est qu'après qu'une décision pourrait être prise», a-t-il déclaré.

Signe du déblocage diplomatique, le négociateur israélien, Amos Gilad, s'était rendu au Caire pour discuter d'un éventuel cessez-le-feu.

«Nous avons eu l'accord du Hamas et attendons la réponse d'Israël», avait affirmé mercredi à l'AFP un haut responsable diplomatique égyptien.

«Nous approchons du moment de vérité», a lancé mercredi soir le chef de la diplomatie égyptienne, Ahmed Aboul Gheit, soulignant que l'Egypte était au coeur des contacts avec Israël et le mouvement islamiste Hamas.

M. Gilad, Chef du bureau diplomatique et de sécurité du ministère de la défense, avait eu des discussions cruciales, sur la base du scénario égyptien.

Il a regagné Israël, sans faire de commentaires, après quatre heures d'entretiens avec le chef des services secrets égyptiens, Omar Souleimane, l'homme-clé des contacts indirects entre Israël et le Hamas.

Le plan égyptien appelle à un cessez-le-feu immédiat alors que l'offensive militaire israélienne dans la bande de Gaza a dépassé les 1.000 morts Palestiniens depuis le 27 décembre.

L'Egypte a affirmé la veille avoir fini par arracher au mouvement islamiste, après trois rounds de dures discussions, un accord sur le scénario égyptien de fin de la guerre.

Mais un dirigeant du «Hamas de l'intérieur», Salah al-Bardawil, a seulement noté que le mouvement islamiste n'avait pas «de divergences avec l'Egypte» et ne «demande pas l'amendement» de son plan dans les grandes lignes.

Très mal vue au Caire, l'hypothèse d'un cessez-le-feu unilatéral proclamée dimanche par Israël a été soupesée mercredi entre le président Hosni Moubarak et de hauts diplomates internationaux, a-t-on appris de source informée.

Avant la mise au point d'une nouvelle trêve, à la durée encore disputée, le plan égyptien appelle à un cessez-le-feu immédiat, permettant sans tarder de gérer une situation humanitaire catastrophique.

Pour Israël, M. Gilad devait discuter du plan égyptien pour un cessez-le-feu en le centrant sur le volet prévoyant l'«arrêt de la contrebande d'armes entre l'Egypte et la bande de Gaza».

L'Egypte a fait savoir qu'elle refusait le déploiement d'une force multinationale sur son sol, comme l'idée lui en avait été proposée par des médiateurs internationaux.

Hostile lui aussi à la présence de forces internationales à l'intérieur de le bande de Gaza, le Hamas n'a pas objecté, en revanche, au déploiement d'observateurs turcs, selon un responsable gouvernemental turc.

Un «corps d'experts» anti-tunnels, avec plus d'Américains et aussi des spécialistes allemands, pourrait se déployer côté égyptien de la ligne de Philadelphie, qui sépare l'Egypte de la bande de Gaza.

Les Etats-Unis sont disposés à offrir des assurances signées à Israël pour empêcher un réarmement du Hamas, a indiqué jeudi un haut responsable du bureau du Premier ministre israélien Ehud Olmert.