Le nouvel enregistrement attribué à Oussama ben Laden relève d'un effort pour rompre l'«isolement» du chef d'Al-Qaeda et récolter de l'argent pour financer son action, a estimé la Maison Blanche mercredi.

Un porte-parole de l'administration sortante du président George W. Bush, Gordon Johndroe, a dit qu'il ne lui appartenait pas de se prononcer sur l'authenticité de cet enregistrement.

Mais, a-t-il ajouté, le message «semble démontrer son isolement et ses efforts persistants pour continuer à compter à un moment où l'idéologie, le rôle et la programme d'Al-Qaeda sont remis en cause à travers le monde».

«Cela ressemble aussi à un effort pour récolter de l'argent pour leur propagande», a-t-il dit.

«Il n'y pas de raison de douter du fait qu'il soit vivant et qu'il joue un rôle de dirigeant chez Al-Qaïda, au niveau stratégique notamment», a dit un responsable des services antiterroristes américains sous couvert de l'anonymat.

A la différence d'Al-Qaeda, les Etats-Unis «promeuvent une autre idéologie faite d'espoir et continuent à coopérer avec plus de 90 pays pour traquer les terroristes, où qu'ils se trouvent», a dit M. Johndroe.

Oussama ben Laden appelle à la guerre sainte pour mettre fin à l'offensive israélienne dans la bande de Gaza, dans un nouvel enregistrement audio de 22 minutes, a rapporté mercredi la société américaine IntelCenter spécialisée dans la surveillance des sites internet islamistes.

Selon IntelCenter, Ben Laden évoque aussi la fin du mandat du président américain sortant George W. Bush le 20 janvier et le début de celui de Barack Obama.

M. Bush avait réclamé «mort ou vif» Oussama ben Laden dans les jours suivants les attentats du 11 septembre 2001, qui ont selon lui «défini» sa présidence et dont le chef d'Al-Qaïda est considéré comme l'inspirateur.

Il s'apprête à quitter la Maison Blanche sans voir son voeu exaucé.

«Oui, bien sûr, absolument», a-t-il cependant répondu dans un entretien diffusé mardi par la chaîne CNN qui lui demandait si Oussama ben Laden serait pris un jour.

«Il y a beaucoup de gens qui le cherchent, beaucoup de moyens déployés. Il ne peut pas se cacher toute sa vie», a dit M. Bush.

M. Bush a assuré ne «vraiment» pas savoir si les Américains avaient été près un jour de capturer Oussama ben Laden, qui aurait échappé de peu à ses poursuivants dans les montagnes afghanes après l'attaque conduite par les Américains en 2001. «Je n'essaie pas de cacher quelque chose», a assuré M. Bush.

Les officiels américains disent volontiers croire qu'Oussama ben Laden se cache toujours dans les zones difficilement accessibles aux confins de l'Afghanistan et du Pakistan.

Impuissante jusqu'alors à attraper Oussama ben Laden, l'administration Bush a tâché de minimiser l'importance opérationnelle d'une capture du chef d'Al-Qaeda, qui aurait cependant un retentissement énorme.

Le vice-président Dick Cheney a dit la semaine passée que la capacité de nuisance d'Oussama ben Laden était limitée parce qu'il se savait traqué.

M. Cheney pense que le numéro 1 d'Al-Qaeda n'est pas «performant en ce moment», qu'il ne peut pas vraiment entrer en contact avec son organisation «sans sortir du trou dans lequel il se trouve, où que ce soit».

«J'aimerais bien résoudre ce problème, mais protéger ce pays est un problème bien plus important, bien plus important. C'est ce que nous avons fait depuis sept ans et demi. C'est une grande réussite, et je pense que c'est plus important que d'attraper un individu même si, évidemment, j'aimerais vraiment beaucoup attraper Oussama ben Laden», a-t-il dit.

«Je suis sûr que la traque se poursuivra après notre départ», a-t-il dit.