Israël a menacé lundi de frapper d'«une main de fer» aussi longtemps que les tirs de roquettes se poursuivraient de Gaza, où le Hamas a promis «la victoire», au 17e jour de l'offensive israélienne qui a fait plus de 900 morts dans le territoire palestinien.

Sur le terrain, au moins 27 Palestiniens ont été tués durant la journée par des tirs israéliens alors que des combats ont opposé des combattants palestiniens à des chars israéliens dans des quartiers périphériques de Gaza-ville, selon des sources médicales et des témoins.

Les chars israéliens ont avancé sur plusieurs centaines de mètres dans plusieurs quartiers de Gaza, se heurtant à des combattants palestiniens, selon des témoins.

«Nous renforçons l'encerclement de la ville de Gaza», a pour sa part affirmé aux journalistes le général Eyal Eisenberg, commandant des opérations sur le terrain. «Nous ne sommes pas statiques, nous prenons soin d'être constamment en mouvement», a-t-il ajouté.

Dans la soirée, deux Palestiniens du Jihad islamique ont été tués dans des raids menés par l'aviation israélienne pour détruire des tunnels reliant le sud de la bande de Gaza à l'Egypte, selon des témoins et des sources médicales palestiniennes.

«Nous voulons mettre fin à l'opération quand deux conditions seront remplies: la fin des tirs de roquettes et la fin du réarmement du Hamas», a affirmé le Premier ministre israélien Ehud Olmert.

«Tout autre chose se heurtera à la main de fer du peuple israélien, qui ne veut plus tolérer les (roquettes) Qassam», a-t-il ajouté.

A Gaza, le Premier ministre du gouvernement islamiste, Ismaïl Haniyeh, a affirmé que le Hamas «se rapproch(ait) de la victoire». Dans un discours retransmis par la télévision du Hamas, Ismaïl Haniyeh a proclamé: «Gaza ne tombera pas».

M. Haniyeh a aussi affirmé que le Hamas était prêt à «examiner d'une manière positive toute initiative susceptible de mettre fin à cette agression et à l'effusion du sang de nos enfants».

Il faisait allusion à un plan égyptien visant à trouver une sortie négociée à la guerre, passant par un cessez-le-feu qui permettrait un accord sur la fin du blocus israélien et la contrebande d'armes vers Gaza.

Le Hamas a émis des réserves sur ce plan, s'opposant à l'éventuel déploiement d'une force internationale dans la bande de Gaza et à la présence exclusive de représentants de l'Autorité palestinienne de son rival, le président Mahmoud Abbas, au terminal de Rafah, entre le territoire et l'Egypte.

De son côté, Israël affirme avoir porté un coup sévère au Hamas lors de l'offensive et avoir tué plus de 550 de ses combattants et blessé des milliers d'autres.

Selon le chef des services d'urgences à Gaza, Mouawiya Hassanein, 919 Palestiniens ont été tués dans l'offensive israélienne, dont 277 enfants, 97 femmes et 92 personnes âgées et plus de 4 100 autres ont été blessés.

Sur le front diplomatique, une visite au Caire prévue lundi d'un haut responsable du ministère de la Défense israélien, Amos Gilad, pour discuter d'un éventuel arrêt des combats, a été reportée d'au moins un jour.

Faisant allusion au Hamas, le Premier ministre de l'Autorité palestinienne Salam Fayyad a exhorté toutes les parties à accepter le plan égyptien.

Le président américain sortant George W. Bush a placé la balle dans le camp du Hamas. «Je suis pour un cessez-le-feu durable et la définition d'un cessez-le feu durable, c'est que le Hamas cesse de tirer des roquettes sur Israël», a-t-il dit lors de sa dernière conférence de presse.

Près de 30 tirs de roquettes et d'obus de mortier ont été signalés lundi matin, a affirmé l'armée, sans faire état de victime, dans le sud.

La situation humanitaire demeure tragique dans la bande de Gaza où un million de personnes vivent sans électricité, 750.000 sont sans eau et où les hôpitaux fonctionnent grâce à des générateurs de secours, selon l'ONU.

Le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU a adopté lundi à Genève une résolution qui «condamne vigoureusement l'opération israélienne» à Gaza, qui s'est traduite selon lui par «des violations massives des droits de l'Homme».

A Prague, la présidence tchèque de l'UE a annoncé qu'elle comptait organiser une conférence de donateurs pour répondre aux besoins humanitaires de la population de Gaza.

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a pour sa part exigé lundi qu'Israël et le Hamas cessent immédiatement les combats à Gaza. «Je dis aux deux parties: Arrêtez maintenant!», a-t-il déclaré. Selon lui, la résolution 1860 doit être «immédiatement respectée».

Adoptée jeudi par le Conseil de sécurité, cette résolution appelle à l'instauration «d'un cessez-le-feu immédiat, durable et pleinement respecté menant au retrait total des f0orces israéliennes» de la bande de Gaza.

M. Ban entamera mercredi au Caire une tournée au Proche-Orient, notamment en Israël, en Syrie et dans les territoires palestiniens.