Israël va dépêcher jeudi au Caire le conseiller politique du ministre de la Défense Ehud Barak pour discuter d'une éventuelle trêve des combats à Gaza, a indiqué mercredi à l'AFP un haut responsable de ce ministère.

«Amos Gilad se rend au Caire jeudi pour discuter des termes de la proposition égyptienne», a déclaré ce haut responsable sous le couvert de l'anonymat.Selon lui, M. Gilad, qui avait déjà négocié avec les Egyptiens la trêve de six mois avec le Hamas qui s'est achevée le 19 décembre, rencontrera le chef des Renseignements égyptiens, en charge du dossier israélo-palestinien, Omar Souleimane.

Israël semblait répondre favorablement mercredi à une initiative du président égyptien Hosni Moubarak destinée à mettre fin aux combats entre les troupes israéliennes et le Hamas, qui sont entrés dans leur 12e jour.

M. Moubarak a détaillé son initiative en trois points mardi soir à Charm-el-Cheikh lors d'une conférence de presse avec le président français Nicolas Sarkozy.

Ce plan prévoit notamment «un cessez-le-feu immédiat pour une période limitée» afin de permettre l'ouverture de corridors humanitaires et la poursuite des efforts égyptiens en vue d'une trêve permanente.

Il préconise aussi une rencontre israélo-palestinienne en Egypte pour éviter une répétition de l'escalade actuelle et «remédier à ses causes», y compris la sécurisation des frontières de la bande de Gaza, en vue d'une réouverture des points de passage.

La secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice, qui participe aux débats du Conseil de sécurité de l'ONU à New York pour une résolution mettant fin aux hostilités, a salué l'initiative de M. Moubarak et promis d'y donner suite.

La Maison-Blanche s'est dite ouverte à l'initiative égyptienne, mais a fait valoir son souhait de connaître plus de détails.

Israël a annoncé qu'il considérait «positivement» un dialogue avec l'Egypte basé sur l'initiative de M. Moubarak, une réaction qualifiée d'«encourageante» par Le Caire. A Paris, M. Sarkozy, qui a achevé mardi une tournée régionale, s'est félicité de «l'acceptation» par Israël du plan «franco-égyptien».

Le Hamas a pour sa part indiqué par la voix de son représentant au Liban Oussama Hamdan avoir des «réserves», jugeant que le plan ne devait pas être considéré comme un tout «à prendre ou à laisser».

Le cabinet israélien a toutefois discuté mercredi de la possibilité d'élargir les opérations terrestres, lancées samedi soir, dans les zones urbaines palestiniennes, mais aucune décision en ce sens n'a été annoncée.

L'offensive israélienne a coûté la vie à au moins 693 Palestiniens, dont 220 enfants, et fait quelque 3000 blessés depuis son lancement le 27 décembre, selon le dernier bilan des services d'urgence.

Israël affirme qu'elle vise à contraindre le Hamas, mouvement islamiste maître de Gaza, à mettre fin aux attaques à la roquette contre son territoire. Quinze roquettes ou obus de mortier se sont encore abattus mercredi dans le sud d'Israël.