Le chef en exil du Hamas, Khaled Mechaal, a appelé samedi les Palestiniens à déclencher une nouvelle intifada contre Israël et a évoqué une reprise des attentats suicide, dans un entretien à la chaîne satellitaire qatarie Al-Jazira.

«Nous appelons à une intifada contre l'ennemi (Israël, ndlr). La résistance va se poursuivre par des opérations suicide», a déclaré M. Mechaal qui vit en exil à Damas.Auparavant, le chef du gouvernement du Hamas, Ismaïl Haniyeh, avait affirmé que les attaques israéliennes --qui ont fait plus de 200 morts samedi-- ne feraient pas plier son mouvement même si la bande de Gaza devait être «anéantie».

La première «intifada», «révolte» civile qui avait débuté en décembre 1987, s'était achevée avec la conclusion des accords d'Oslo, en 1993, à l'origine de la création de l'Autorité palestinienne.

La seconde intifada désigne le soulèvement palestinien qui a débuté en septembre 2000 et qui a progressivement été écrasé par l'armée israélienne en Cisjordanie.

Dans son interview à Al-Jazira, M. Mechaal a également affirmé que le Hamas s'était montré ouvert à «toutes les options pacifiques, mais sans résultat».

«Les brigades Ezzedine al-Qassam (la branche armée du Hamas) connaissent leurs obligations, en ripostant à l'agression. Les habitants de Gaza ont opté pour la résistance», a-t-il poursuivi.

Il a par ailleurs appelé les pays arabes à «prendre des mesures concrètes pour arrêter l'agression sur Gaza et faire lever le blocus» renforcé par les Israéliens début novembre.

«Pour (renouveler) la trêve (avec Israël), il faut faire cesser l'agression et ouvrir les points de passage (à Gaza), notamment celui de Rafah» entre Gaza et l'Egypte, a-t-il poursuivi.

Sur le sujet de la discorde interpalestinienne, Khaled Mechaal, dont le mouvement a pris par la force le contrôle de Gaza en juin 2007 au détriment de l'Autorité palestinienne, s'est dit «prêt à la réconciliation».

Mais il a demandé au préalable l'arrêt des négociations de paix entre l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas et Israël.

«Ni les roquettes, ni les opérations suicide ne sont absurdes. Mais les négociations le sont», a-t-il martelé.

«Ces négociations ne servent qu'à gaspiller du temps et à améliorer l'image de l'ennemi dans le monde. Il faut arrêter immédiatement les négociations ainsi que la coopération sécuritaire avec l'ennemi», a-t-il affirmé.