Vingt-deux Irakiens ont été tués et 54 blessés samedi dans un attentat à la voiture piégée sur un parking à Bagdad, alors qu'à l'ouest de la capitale, la police a abattu «Imad le tueur», un chef particulièrement sanguinaire d'Al-Qaeda, au lendemain de son évasion.

«Le bilan de l'attentat de Kazamiyah s'est alourdi. Il est désormais de 22 morts et 54 blessés», a indiqué à l'AFP le général Qassem Atta, porte-parole du commandement des opérations de sécurité à Bagdad. Un précédent bilan faisait état de huit morts et 22 blessés.

L'attentat s'est produit en fin de matinée sur un parking où étaient garés de nombreuses voitures, dont des dizaines ont été touchées par l'explosion, selon un photographe de l'AFP.

Les vitres des maisons alentour ont été soufflées par l'explosion et des débris humains jonchaient le sol ou les voitures carbonisées.

La déflagration, entendue depuis le bureau de l'AFP à quelques kilomètres de là, s'est produite dans un quartier chiite longtemps touché par des violences extrêmes mais redevenu plus calme depuis un an.

Cette attaque est la plus meurtrière à Bagdad depuis le triple attentat sur un marché qui avait fait 28 morts et des dizaines de blessés le 10 novembre. Les explosions s'étaient produites à quelques minutes d'intervalle sur l'avenue principale d'Azamiyah, un quartier sunnite.

Les deux quartiers d'Azamiyah et de Kazamiyah, séparés seulement par le «pont des Imams» et contrôlés pour l'un par les groupes insurgés sunnites et Al-Qaeda, et pour l'autre par les miliciens extrémistes chiites de l'Armée du Mahdi, s'affrontaient littéralement.

La semaine dernière, le commandant de la Force multinationale en Irak, le général Raymond Odierno, se félicitait que le mois de décembre connaisse le niveau de violence le plus bas depuis 2004, mais mettait en garde contre la capacité d'Al-Qaeda à perpétrer des «opérations à grande échelle».

Parallèlement, à Ramadi, à 100 km à l'ouest de Bagdad, la police a abattu un chef d'Al-Qaeda en Irak.

«Il a été abattu à 12H00 par des tireurs d'élite de la police», a affirmé à l'AFP le colonel de police Salah Arar qui dirige les opérations.

 L'Irakien Imad Ahmad Farhan, plus connu sous le nom d'«Imad le tueur» pour avoir reconnu au moins cent meurtres selon la police, était en cavale depuis son évasion vendredi d'un poste de police de Ramadi, la capitale de la province d'Al-Anbar.

Après s'être évadé, il était entré par effraction dans une maison et avait pris une famille en otage.

«Aujourd'hui, la mère de famille a profité d'aller préparer le repas pour sortir sur le balcon et avertir les voisines qu'ils étaient otages d'un terroriste», a ajouté le colonel Arar.

«Ces dernières nous ont avertis et nous sommes arrivés sur place avec des tireurs d'élite», a poursuivi cet officier chargé des opérations dans le secteur sud de Ramadi.

Un tireur embusqué a identifié la chambre où se trouvait le «terroriste», a tiré et blessé «Imad le tueur».

Le chef d'Al-Qaeda est monté sur le toit pour tenter de s'échapper. Mais un autre tireur d'élite l'a tué de «cinq à six balles».

Détenu à Camp Bucca, une prison contrôlée par les Américains dans le sud de l'Irak, il avait été transféré en août aux autorités irakiennes.

«J'ai eu l'occasion de l'interroger personnellement. Il a reconnu l'assassinat de ses propres mains d'au moins soixante frères du sud (chiites, ndlr) sur la route reliant Ramadi à la frontière jordanienne et a reconnu avoir posé au moins cinq bombes qui ont fait des dizaines de morts», a assuré le colonel irakien.

«Imad le tueur» avait réussi à s'échapper la veille d'un poste de police où il était retenu avec une dizaine d'autres membres d'Al-Qaeda.

Son évasion au coeur de la nuit s'était soldée par la mort de sept de ses comparses et de six policiers irakiens.