Le président palestinien Mahmoud Abbas a annoncé mardi qu'il convoquerait «très prochainement» de nouvelles élections dans les territoires palestiniens, faute d'une réconciliation avec ses rivaux du Hamas.

«Nous allons convoquer très prochainement des élections présidentielle et législatives au sein de l'Autorité palestinienne, ici en Cisjordanie et dans la bande de Gaza», a déclaré M. Abbas à la presse.

Après dix-huit mois de coexistence houleuse au pouvoir avec le Fatah, le parti de M. Abbas, le Hamas a délogé ce dernier de la bande de Gaza à la faveur d'un coup de force en juin 2007.

Un dialogue de réconciliation entre le Fatah et le Hamas devait se tenir au Caire le 10 novembre mais a été annulé après la décision du mouvement islamiste de le boycotter pour protester contre les «détentions politiques» de ses membres en Cisjordanie.

«Le Hamas a refusé le dialogue à la dernière minute sans raison probante», a affirmé M. Abbas.

«Le dialogue doit reprendre et nous exhortons l'Egypte à poursuivre ses efforts en ce sens», a-t-il ajouté.

Fin novembre, M. Abbas a fixé un ultimatum au Hamas pour accepter un dialogue d'ici la fin de l'année, faute de quoi il convoquera des élections générales.

Le Hamas refuse la tenue de nouvelles législatives avant la fin, en janvier 2010, du mandat du parlement actuel qu'il domine. Il exige en revanche un scrutin présidentiel seulement, faisant valoir que le mandat de M. Abbas à la tête de l'Autorité palestinienne s'achève normalement le 8 janvier 2009, ce que le Fatah conteste.

Pour renforcer la légitimité de M. Abbas face au Hamas, une instance clef de l'Organisation de Libération de la Palestine (OLP) l'a élu en novembre «président de l'Etat de Palestine», un poste largement symbolique en l'absence d'un Etat palestinien dans les territoires occupés par Israël.

Les nouvelles élections devront se dérouler à la proportionnelle intégrale, selon une nouvelle loi électorale, ce qui permettrait en théorie de contourner la difficulté d'organiser des élections à Gaza contrôlée par le Hamas.

Dans la loi électorale actuelle, la moitié des membres du Parlement (66 sur 132) sont élus dans 16 circonscriptions de Cisjordanie et de la bande de Gaza. L'autre moitié est élue au scrutin proportionnel de listes.

Un scrutin à la proportionnelle intégrale permettrait de ne pas présenter de candidats dans les circonscriptions de Gaza.

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