L'ancien président iranien Akbar Hashemi Rafsandjani a accusé mardi le président américain élu Barack Obama de marcher sur les traces de George W. Bush concernant le programme nucléaire de Téhéran.

«Je ne m'attends pas à ce que quelqu'un qui se considère comme d'origine africaine et comme un membre de la race noire opprimée en Amérique réitère les propos de Bush», a-t-il déclaré lors d'un sermon prononcé à l'occasion de l'Aïd al-Adha, la fête musulmane du sacrifice, diffusé par la radio publique.

Dans une interview diffusée dimanche, Barack Obama a plaidé pour «une diplomatie dure mais directe avec l'Iran», promettant «une série de carottes et de bâtons» à ce pays avec qui les Etats-Unis n'entretiennent plus de relations diplomatiques depuis 1980.

«Un conseil à (Barack Obama), nous ne voulons pas de vos incitations. Et vos punitions ne nous arrêteront pas non plus», a déclaré l'ancien président, dont l'influence politique reste très importante en Iran.

«Il vaut mieux pour vous que vous soyez raisonnables et que vous ne priviez pas l'Iran de ses droits», a ajouté celui qui dirige le Conseil de Discernement (la plus haute instance d'arbitrage du régime) ainsi que l'Assemblée des Experts, un organe chargé de superviser l'activité du Guide suprême.

La veille, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères Hassan Ghashghavi avait averti que la «politique de la carotte et du bâton» était «sans utilité», «inacceptable et vouée à l'échec».

L'Iran fait l'objet de cinq résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU, dont trois assorties de sanctions, exigeant qu'il suspende son programme nucléaire.

Les Occidentaux soupçonnent ce programme d'avoir un objectif militaire, bien que Téhéran ait toujours maintenu qu'il était exclusivement civil.