L'Otan s'est dite lundi «préoccupée» par la répétition des attaques des talibans contre ses camions au Pakistan mais a affirmé qu'elles n'avaient pas d'impact sur l'approvisionnement et la capacité d'action de ses troupes en Afghanistan.

«Certes, c'est une cause de préoccupation pour nous, mais des incidents de ce genre n'ont pas d'impact stratégique. Nous avons d'autres voies pour acheminer le matériel à nos troupes», a déclaré à l'AFP un porte-parole de l'Alliance atlantique.«Nous continuons d'avoir les approvisionnements nécessaires», a-t-il assuré.

L'Isaf sous commandement Otan peut aussi compter sur l'acheminement de matériel par la voie aérienne, en attendant la conclusion d'accords de transit ferroviaire pour le matériel non létal négociés avec les Républiques d'Asie centrale pour compléter celui déjà conclu cette année avec la Russie.

Des talibans ont incendié lundi près de Peshawar, dans le nord-ouest du Pakistan, une centaine de véhicules de l'Otan, dont 50 camions servant à approvisionner l'Isaf.

Déjà dimanche, 250 talibans avaient pris d'assaut deux dépôts de l'Otan, également près de Peshawar, tuant un gardien et incendiant plus de 200 camions et d'autres véhicules transportant des équipements pour les 53.000 soldats de l'Isaf.

Un chef taliban pakistanais avait averti fin novembre que les insurgés chercheraient à bloquer l'approvisionnement des troupes de l'Isaf ainsi que de celles placées sous commandement direct américain en Afghanistan.

Il y a moins d'une semaine, des talibans avaient mis le feu à Peshawar à une dizaine de poids-lourds bourrés d'équipements pour l'Otan.

Le porte-parole de l'Otan a souligné que le gouvernement pakistanais avait déjà apporté son aide en escortant des convois destinés à l'Isaf et empruntant la passe de Khyber, proche de Peshawar, et continuerait de le faire.

A la mi-novembre, après une attaque des talibans, le Pakistan avait interrompu pendant une semaine la traversée de la passe avant de la rouvrir au trafic sous la protection de ses soldats.

Le commandant en chef de l'armée pakistanaise, le général Ashfaq Kayani, reçu par l'Otan à Bruxelles, s'était engagé le 19 novembre à protéger l'approvisionnement des troupes internationales en Afghanistan.