L'ancien chauffeur de Oussama ben Laden, Salim Hamdan, condamné en août à cinq ans et demi de prison par un tribunal militaire d'exception, va être transféré au Yémen, a annoncé lundi la chaîne américaine CNN en citant «plusieurs sources américaines».

Interrogé par l'AFP, le Pentagone a refusé de confirmer cette information. «En général, nous ne parlons pas des transfèrements de détenus jusqu'à ce qu'ils soient terminés», a commenté Mark Ballesteros, un porte-parole du Pentagone.

Salim Hamdan, Yéménite âgé d'une quarantaine d'années, a passé près de sept ans dans la prison de Guantanamo. Il a été déclaré coupable en août de «soutien matériel au terrorisme» mais blanchi des accusations de «complot».

Le juge militaire qui avait présidé son procès, le premier du genre depuis la Seconde Guerre mondiale, avait décidé de tenir compte de cinq années et un mois déjà effectués depuis son inculpation en 2003, ne lui laissant plus que cinq mois à purger. Selon CNN, il doit purger la fin de sa peine au Yémen.

Mais le Pentagone avait immédiatement prévenu qu'en tant que «combattant ennemi», les Etats-Unis avaient la possibilité de le garder indéfiniment, au delà de la peine prononcée par le jury militaire.

Sur 250 détenus au centre de détention de Guantanamo, une centaine sont yéménites et Washington n'a jamais réussi à passer un accord avec ce pays pour transférer les prisonniers.

«Nous n'avons aucune confiance dans le fait que le Yémen prenne les mesures nécessaires pour protéger les populations civiles de ces détenus, une fois qu'ils seront relâchés», a expliqué à l'AFP un porte-parole du Pentagone, le commandant Jeffrey Gordon.

De son côté, Sanaa a toujours refusé de sacrifier sa souveraineté à la demande de garanties des USA, maintenant le statu quo depuis des années.

Ancien chauffeur et parfois garde du corps du chef d'Al Qaïda, M. Hamdan s'est toujours défendu d'avoir participé à une quelconque action terroriste. Ses avocats avaient insisté pendant son procès sur le fait qu'il avait toujours coopéré avec les autorités américaines après son arrestation.