Une brigade américaine de 3 500 à 4 400 hommes va être envoyée en renfort en janvier 2009 en Afghanistan et déployée dans l'est du pays, afin d'aider à lutter contre les infiltrations d'insurgés depuis le Pakistan, a annoncé dimanche un porte-parole de l'armée américaine.

Cette brigade fait partie des renforts réclamés par les responsables militaires américains, qui pourraient se monter au total à 20 000 soldats, a poursuivi le colonel Greg Julian lors d'une conférence de presse à Kaboul. «La première brigade sera déployée dans le commandement régional Est, dans des zones qui ne sont actuellement pas couvertes», a expliqué le porte-parole.

Le Commandement Est comprend une dizaine de provinces, pour beaucoup frontalières du Pakistan, en particulier de ses zones tribales où les talibans et Al-Qaeda ont reconstitué leurs forces.

Quelque 165 postes frontières doivent être bâtis pour aider à lutter contre les infiltrations d'insurgés depuis le Pakistan, a ajouté le colonel Julian.

L'Afghanistan partage avec le Pakistan une frontière de 2 430 km, à l'est et au sud.

Les autorités afghanes demandent depuis longtemps à la coalition de se concentrer sur les sanctuaires des insurgés au Pakistan, où les Américains ont multiplié les frappes aériennes ces derniers mois, sans toutefois les revendiquer.

Au total, le général américain David McKiernan, qui commande les forces internationales en Afghanistan, a demandé l'envoi dans les prochains mois de trois brigades de combat en renfort, ainsi que des unités de soutien (aérien et de renseignement), pour un total qui pourrait atteindre 20 000 hommes selon le colonel Julian.

«L'envoi de ces renforts dépend toutefois de l'amélioration de la situation en Irak, afin que de nouvelles troupes soient disponibles, et avec l'accord du gouvernement afghan», a-t-il rappelé.

Les talibans ont lancé une insurrection meurtrière depuis qu'ils ont été chassés du pouvoir à la fin 2001 par une coalition internationale emmenée par les États-Unis.

Les violences ont redoublé d'intensité depuis près de deux ans malgré la présence de près de 70 000 soldats de deux forces multinationales, l'une de l'OTAN, l'autre sous commandement américain (Operation Enduring Freedom).