L'accord de sécurité conclu entre les deux pays suscite des critiques tant en Irak qu'aux États-Unis, même si les gouvernements Maliki et Bush affirment qu'il s'agit d'un bon règlement qui doit être ratifié.

Le texte, publié en arabe sur le site Web du cabinet irakien, est devant les 275 députés à Bagdad, dont 184 au moins doivent l'approuver (majorité des deux tiers) pour qu'il ait force de loi.

 

C'est loin d'être acquis. L'entente est vue comme l'affaire d'une section chiite fidèle à Maliki et au Conseil suprême d'Abdel Aziz al-Hakim, et des Kurdes du nord de l'Irak, pro-américains depuis la guerre de 1991.

D'où les soupçons des opposants. Les députés du courant chiite de Moqtada Sadr et des élus sunnites, hostiles à l'occupation tout court, ont empêché hier l'examen de l'accord au Parlement. La date ultime du 31 décembre 2011 pour le retrait des GI leur paraît trop éloignée.

Ils soupçonnent aussi le gouvernement d'avoir, secrètement, concédé aux États-Unis le maintien d'une présence militaire prolongée, au-delà de décembre 2011.

Séance interrompue

«Il n'y a aucune annexe secrète. Tout est public», a lancé le ministre des Affaires étrangères, Hoshyar Zebari. «Il faut que le Parlement l'approuve cette semaine, avant le pèlerinage à La Mecque qui commence bientôt», a-t-il dit.

Mais plusieurs élus ont interrompu la lecture du texte par Hassan al-Sined, de la Commission parlementaire de la défense et de la sécurité. Une altercation a eu lieu entre un député et le ministre Zebari. Dans la confusion, le président du Parlement a levé la séance jusqu'à aujourd'hui.

Côté américain, des élus démocrates se demandent comment un «Accord sur le statut des forces américaines en Irak» promis par l'administration Bush a été réduit à un «Accord sur le retrait des forces américaines d'Irak».

Ils s'inquiètent aussi du sort des GI, qui vont tomber sous la loi irakienne et sous une direction militaire conjointe américano-irakienne, et dont le statut en Irak sera flou si le mandat de l'ONU n'est pas renouvelé le 31 décembre 2008.

Réunions au Congrès

«Quoi qu'en dise l'administration Bush, il s'agit là de questions vitales qui doivent être débattues au Congrès et qui ne peuvent être réglées par simple décret présidentiel», a affirmé à La Presse le représentant démocrate Bill Delahunt, qui a réuni hier le sous-comité de la Chambre qu'il préside pour examiner le dossier.

Il trouve «incroyable» que l'administration «ne veuille même pas que l'accord soit rendu public», alors que «tout engagement des forces américaines au combat doit être débattu et approuvé par le Congrès».

«Ce qui est plus grave, c'est que l'administration semble s'opposer à l'extension du mandat de l'ONU, et menace plutôt de couper l'aide aux Irakiens s'ils votent contre l'accord», a-t-il déclaré.

La secrétaire d'État Condoleezza Rice et le secrétaire à la Défense Robert Gates devaient présenter hier l'accord au Congrès, mais à huis clos.

À Bagdad entre-temps, si le texte est voté par les deux tiers des députés, il devra ensuite être approuvé à l'unanimité des trois membres du Conseil présidentiel, autant d'obstacles qui restent à franchir.

Avec Afp, Ap, Reuters, Cnn, Bbc, Al Jazira, Atimesonline