Une lycéenne afghane dont le visage a été aspergé d'acide mercredi par des militants islamistes présumés a promis samedi depuis son lit d'hôpital de continuer à aller à l'école, même si cela mettait sa vie en danger.

Shamsia, 17 ans, faisait partie de la dizaine de lycéennes portant la burqa (vêtement qui couvre entièrement le corps et masque le visage) agressées mercredi par des hommes à moto sur le chemin de l'école à Kandahar, la grande ville du sud du pays, berceau des talibans. La jeune fille a été la plus sérieusement atteinte, notamment aux yeux.

Transportée dans un hôpital militaire à Kaboul, elle a reçu samedi la visite de ses camarades de classe, accompagnées de journalistes.

«Je continuerai à aller à l'école, même s'ils doivent me tuer», a assuré Shamsia. «Voilà mon message à nos ennemis: même s'ils recommencent 100 fois, je poursuivrai mes études», a-t-elle martelé.

Les attaques à l'acide de mercredi n'ont pas été revendiquées, mais le président Hamid Karzaï et les autorités afghanes ont accusé les «ennemis de l'Afghanistan», c'est à dire les insurgés, dont font partie les talibans.

Mais un porte-parole des talibans, Yousuf Ahmadi, a affirmé que ces derniers «ne commettraient jamais un acte aussi lâche contre des enfants», dans un entretien téléphonique avec l'AFP.

Lorsqu'ils étaient au pouvoir, entre 1996 et 2001, les talibans avaient interdit l'éducation des jeunes filles, au nom d'une conception fondamentaliste de l'Islam. Au fur et à mesure que l'insurrection se développe en Afghanistan, les écoles sont de plus en plus visées.