Les principaux dirigeants politiques libanais reprennent mercredi leur dialogue national, qui s'annonce comme un exercice de longue haleine avec la question épineuse de l'armement du Hezbollah.

«Il ne faut surtout pas s'attendre à des miracles. Ce sera un long processus», a averti mardi le député de la majorité, Henri Helou.Les quatorze dirigeants, issus de la majorité parlementaire antisyrienne et du camp appuyé par Damas et Téhéran, doivent notamment discuter de la mise en place d'une stratégie de défense nationale, qui doit définir les relations entre le mouvement chiite Hezbollah et l'armée libanaise.

Le Hezbollah estime nécessaire de conserver son arsenal pour protéger le pays contre une éventuelle attaque israélienne. La majorité l'accuse de faire le jeu de l'Iran et de la Syrie et insiste pour que l'Etat ait le monopole des armes et des décisions de guerre et de paix.

Lors des affrontements qui avaient fait 65 morts en mai, le Hezbollah avait pris le contrôle du secteur ouest de Beyrouth, soulevant de vives critiques concernant le rôle de ses armes, réservées jusqu'alors à la lutte contre l'occupation israélienne du territoire libanais.

Un autre point de discorde est la demande du Hezbollah d'élargir le dialogue pour inclure davantage de ses alliés.

«Pourquoi devons-nous marginaliser des groupes qui participent à la vie politique libanaise?», a demandé le député du Hezbollah Hussein Hoballah, interrogé par l'AFP.

La majorité parlementaire a catégoriquement rejeté cette demande qui, selon elle, contredit l'accord de Doha qui avait mis fin en mai à une longue crise politique et permit l'élection du président Michel Sleimane.

Une première session de ce dialogue s'était tenue le 16 septembre, quatre mois après des heurts qui avaient fait craindre une nouvelle guerre civile.

En dépit du pessimisme sur les résultats de ce dialogue, les différentes parties s'accordent sur la nécessité de le maintenir pour éviter une reprise des violences qui ont secoué le pays durant les trois dernières années.

Plusieurs signes positifs ont précédé la session de mercredi, notamment la rencontre le 27 octobre entre le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah et celui du camp antisyrien, Saad Hariri, pour la première fois depuis 2006.

En 2006, des discussions entre dirigeants politiques avaient été interrompues à l'été par le conflit entre Israël et le Hezbollah. Elles avaient achoppé notamment sur la question de l'armement de la milice chiite.