Des hommes armés ont enlevé un travailleur humanitaire français à Kaboul après avoir tué un membre des renseignements afghans qui tentait de s'interposer, ont annoncé des responsables de la sécurité afghane, lundi.

Ces mêmes responsables ont précisé qu'un autre travailleur humanitaire de nationalité étrangère avait réussi à échapper aux ravisseurs. Joint à Paris par l'Associated Press, le président de l'AFRANE, l'association d'amitié franco-afghane, a confirmé que la personne enlevée, âgée d'une trentaine d'années, l'avait été dans un véhicule de son ONG.

Etienne Gille a également précisé que l'humanitaire qui est parvenu à s'enfuir est un Français appartenant à son association, présente dans le pays sans interruption depuis sa création en 1980.

Il n'a pas pu dire en revanche pour quelle association travaillait le Français enlevé à 9h, heure locale (5h30 heure française) mais a assuré qu'il se trouvait en Afghanistan depuis moins d'une semaine.

A Paris, le ministère des Affaires étrangères et européennes a confirmé l'enlèvement et oeuvre à la libération de ce ressortissant. Le Quai d'Orsay n'a pas fourni plus de précisions, se contentant de rappeler que la discrétion était «indispensable à l'efficacité» de son action et à la sécurité de la personne enlevée.

Selon Mohammad Daoud Amin, chef de la police du quartier où s'est déroulé l'enlèvement, les assaillants étaient trois, à bord d'une Coroalla rouge, qui ont tenté de s'emparer de deux Français circulant à bord d'une camionnette. «Un habitant a tenté d'empêcher ce kidnapping. Un ravisseur a ouvert le feu et l'a tué. Ils ont réussi à s'emparer d'un des Français», a-t-il expliqué.

Selon le ministère de l'Intérieur, cet habitant était le chauffeur du chef des services de renseignement de la province du Panshir.

Un témoin, Mohammad Shafi, a raconté que l'homme qui s'est interposé vivait dans une maison voisine. «Il s'est emparé de la mitraillette d'un des ravisseurs, qui a ouvert le feu, lui brûlant la main. Puis le ravisseur lui a tiré à trois reprises dans la poitrine», a-t-il expliqué.