Les formations politiques en Israël ont fixé mardi au 10 février la date des élections législatives anticipées, décidées après l'échec du parti Kadima au pouvoir à former un nouveau gouvernement de coalition pour succéder à celui du Premier ministre démissionnaire Ehud Olmert.

Cette date a été fixée au cours de consultations entre les chefs des différents groupes parlementaires et la présidente de la Knesset (parlement) Dalia Itzik.

«A la suite d'une réunion des factions de la Knesset, il a été décidé que les élections auraient lieu le 10 février», a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Knesset, Giora Pordes.

Il a précisé que la Knesset suspendrait ses activités le 11 novembre.

«Un accord a été trouvé pour l'organisation des prochaines élections législatives le 10 février», a de son côté confirmé pour l'AFP Ahmed Tibi, chef de la Liste arabe unifiée - Mouvement arabe pour le changement (4 sièges).

Lundi, le président israélien Shimon Peres avait ouvert la voie à des élections anticipées en admettant l'échec des tractations menées par la ministre des Affaires étrangères Tzipi Livni, qui a succédé à M. Olmert à la tête du parti centriste Kadima, pour la formation d'un nouveau gouvernement.

L'accord sur la date des élections a fait l'objet d'intenses consultations au parlement. En fin de compte, les partis ont décidé de s'en tenir au délai prévu par la loi, à savoir 90 jours après l'annonce lundi par Shimon Peres qu'aucun député n'était en mesure de constituer un gouvernement.

Le parti des Retraités (7 députés) qui risque, selon les sondages, de disparaître de la prochaine Knesset, s'était dit favorable à un scrutin au printemps, car les «électeurs âgés ont du mal à sortir de chez eux en hiver».

La campagne électorale bat d'ores et déjà son plein.

Eli Yishaï, le chef du Shass (ultra-orthodoxes sépharades, 12 députés), qui a refusé de soutenir les tentatives de Mme Livni de former un gouvernement, a accusé Kadima de mener une «campagne raciste anti-orientaux».

Il faisait allusion au refus affiché par Mme Livni de céder au «chantage» du Shass, qui exigeait une rallonge des allocations familiales et un engagement de ne pas négocier sur Jérusalem-est comme prix de son soutien.

Sur le front diplomatique, un responsable des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que «le travail et les contacts diplomatiques» allaient «connaître une période de ralentissement».

Avec les Palestiniens, «les contacts vont se poursuivre notamment pour préparer une rencontre entre Israël et les représentants de l'Autorité palestinienne avec les membres du Quartette (Etats-Unis, Russie, Union Européenne et ONU) prévue à la mi-novembre à Charm el-Cheikh» (Egypte), a dit ce responsable sous couvert de l'anonymat.

Les discussions avec les Palestiniens pour tenter de parvenir à un accord avant la fin de l'année, comme le souhaite le président américain George W. Bush, piétinent depuis des mois.

Deux ministres, Meïr Sheetrit (Intérieur) et Binyamin Ben Eliezer (Infrastructures) se sont pour leur part prononcés mardi pour un gel de ces négociations.

L'administration Bush a toutefois assuré qu'elle poursuivrait jusqu'au bout ses efforts afin de parvenir à un accord de paix tout en reconnaissant que des élections anticipées en Israël «compliqueraient» les choses.

Ehud Olmert, qui a démissionné en septembre après avoir été mis en cause dans des affaires de corruption, a annoncé lundi qu'il comptait rester à la tête de son gouvernement de transition jusqu'aux prochaines élections.